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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Alors

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Corps rompu (du 8-8 au 13-10-01)

385                                                                                                                              24-09-01

 

 

 

Couché sans vie, j’ai croisé la course des nuages violets en ligne ordonnée, perpendiculaires aux derniers rayons orangés. Dans ce coin de fenêtre, l’agonie me contraint à l’immobilité et j’ai encore voulu sentir les mauves effluves du soir se couchant avec moi.

 

 

 

Alors les yeux lourds, mes pensées se sont perdues dans les visages blancs, et là, quelques pas, ma main pourrait traverser le tunnel de lumière faiblissante, s’y régénérer, mais la force manque.

 

 

 

Alors dans l’impuissance, j’ai tourné la tête de l’autre côté, en dédaignant la venue de la nuit à laquelle les nuages pourpres ont échappé, contrairement à moi, inerte et passionné.

 

 

 

Alors plus gisant que jamais, je me grise de l’absurdité de la vie.

 

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Kenavo

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Les rêves se terminent toujours (9-4-31-7-01)

371                                                                                                                              31-07-01

 

 

 

Par deux fois, j’ai ressenti si nettement la fin dans tes paroles amicales.

 

Par deux fois, je n’ai pas voulu y croire.

 

Les échanges de politesses en aval

 

Ont achevé de me convaincre, de me faire mal et boire.

 

 

 

Par deux fois, j’ai renoncé à avouer ma terreur de continuer.

 

Par deux fois, je me suis contenté d’être lâche.

 

Par tes voies escarpées de disparition dans les nuées

 

Sauvages d’un monde inconnu de moi, tu as marqué cette date d’une tache.

 

 

 

Par deux fois, ma muétude s’est opposée à la tentative de normalisation.

 

Je ne pouvais à tel point faciliter ta tâche,

 

Et je ne pouvais mettre seul mon cou sur le billot de ta hache.

 

 

 

Par deux fois, en me montrant distant, j’aurais voulu que tu saches

 

Que tout se termine en déréliction,

 

Que les rêves se sont achevés en ce jour d’inaction.

 

 

 

                                                - Inaction, n’est-ce pas ce que tu m’as toujours reproché ? -

 

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Natte

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Les rêves se terminent toujours (9-4-31-7-01)

370                                                                                                                              27-07-01

 

 

 

La vue de toi assise sur un fauteuil, donnant de tes mains sur la nuque le volume nécessaire à tes cheveux blonds, a accentué mon désarroi...

 

 

 

J’ai perdu le chemin et ai parlé froidement, ressentant fortement que les enjeux me dépassaient. J’ai joué froidement en espérant une demande qui n’est pas venue. J’ai parlé, dans un curieux paradoxe, dans une fausseté incroyable, laquelle ne signifiait pourtant que la vérité d’une histoire ancienne. J’ai mal de tes reculades.

 

 

 

C’est alors, autre toi, que tu t’es plantée devant moi, en levant les bras pour replacer tes cheveux blonds. Je reste ébahi devant tes aisselles limpides et pour cela je pourrais t’aimer. Tes yeux et visages m’attirent. Je dois lutter pour trouver quoi que ce soit s’opposant à notre union...

 

 

 

Mouais... Comme avec la première autre, ces damnés gosses qui font de l’univers un cagibi perclus et cacophonique. J’ai cru pouvoir les supporter, puis les aimer, mais définitivement, dans leur hypocrisie sournoise, leur geignardise empreinte de colère capricieuse, mettant à mal mes nerfs évanescents, je les hais de toute mon âme, du moins jusqu’à ce qu’ils se construisent. Je ne saurais, malgré tous les efforts infligés en ce sens, m’apitoyer sur leurs plaies et larmes. Je ne peux m’extasier devant leurs rires et sourires inentendants... défécations, ni borborygmes langagiers. Leur regard fourbe, perfide, mesquin, me donne à la violence... La pusillanimité de leur mère m’étonne plus que me révolte... Je hais les enfants, stupides enfants.

 

 

 

Mais la vue de tes aisselles si lisses et douces provoque en moi une demande charnelle. Celle-ci me rend capable au regard de mon prétendu amour pour l’autre, dont j’entretiens la perte avec un soin maniaque et attentif, dont elle a consommé la fin à petit feu en me reprochant ma maladie, ce que je suis...

 

 

 

Tout cela n’est guère plus. La solitude reprend son dû, et je ressens toute la difficulté, pour me convaincre de son bon droit, de lutter contre elle.

 

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Rêve d

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Les rêves se terminent toujours (9-4-31-7-01)

369                                                                                                                              23-07-01

 

 

 

Je suis en costume sombre, plutôt élégant à ce qu’il semble ... Attablé, en compagnie de collègues de travail parmi lesquels je ne reconnais pourtant qu’une seule tête familière, grotesque, j’éprouve l’angoisse certaine de celui qui n’a rien à faire là...

 

 

 

C’est sûrement pourquoi je me retrouve sans transition, toujours dans la même tenue, sur un vélo de course, jouant la victoire en mano a mano avec l’unique adversaire qu’il me reste. Nous pédalons rapidement ; l'autoroute facilite d’ailleurs ce fait. Les sensations sont bonnes, mais c’est à ce moment de pleine puissance que je vois mon protagoniste démarrer violemment sur ma droite, en danseuse effrénée.

 

 

 

Alors que sa taille se réduit à mes yeux, j’appuie plus fort et accélère à mon tour, espérant contrer son départ. En vain. Il me distance inexorablement. Mon effort se poursuit ; l’asphyxie et la tétanie menacent. Je donne plus que je ne peux, que je n’aurais imaginé.

 

 

 

Il n’existe plus de son  lorsque mon rival n’est plus qu’un point se fondant à l’horizon, qui grossit maintenant du fait qu’il ralentit, qu’il passe la barrière de péage signifiant l’arrivée.

 

 

 

Malgré mon épuisement, mon dépassement, je suis donc vaincu...

 

 

 

Franchissant à mon tour la cabine du péage, je méprise le réceptacle à monnaie et pose un pied à terre, pour fléchir le tronc en m’agrippant d’une main au guidon. Eviter la chute ridicule. Je pleure trop de larmes et salivé abondamment, une noria de crachats roule vers le sol goudronné. Ma tête tourbillonne et bourdonne insupportablement.

 

 

 

Des gens dont j’ignore les intentions réelles me soutienne t alors vers une tente militaire de conception ancienne, où je chois sur un lit de camp.

 

 

 

Sans avoir le temps de savourer ma défaite, une femme entre et s’allonge à demi sur l’autre lit de camp. Elle est âgée d’une quarantaine d’années. Ses cheveux châtains coupés au carré entourent un visage aux traits lourds, malgré un entretien évident, sur lesquels viennent se greffer deux grands yeux marrons sans intérêt.

 

 

 

Les badineries d’usage et de présentation expédiées, elle se décrit comme psychologue et entre sans détours, étonnamment pour quelqu’un de sa caste, dans le coeur du sujet. Elle remet en cause ma performance du jour du fait de l’ingérence de deux verres de muscadet le midi à table avant la course.

 

 

 

-          Ce n’est pas un produit dopant que je sache ! -

 

 

 

Toutefois, elle poursuit en précisant :

 

     

 

-          Votre problème, c’est l’alcool... -

 

 

 

Je ne le sais que trop, Madame, mais je n’ai pas envie de vous écouter aujourd’hui. Je songe encore, fébrile, à ma défaite inévitable.
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Fête et doute

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Les rêves se terminent toujours (9-4-31-7-01)

368                                                                                                                              14-07-01

 

 

 

La terrible rengaine redémarre... Celle du comportement en public, cette agoraphobie qui me tue lentement par bouffées successives d’autisme ou d'agressivité gaffeuse. Mon sort heureux se fonde peut-être sur l’hésitation malsaine entretenue entre ces deux pôles. Jeter un trait puis le retirer, une blessure propre, le rire absolvant tout.

 

 

 

Mais lors, m’amuse-je ? C’est moins en rire avec sincérité lorsque l’esprit n’y est pas ? Je sais pérenniser mes énormités, par intelligence didactique, ailleurs entre la fête et le doute.

 

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Mariage

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Les rêves se terminent toujours (9-4-31-7-01)

367                                                                                                                              09-07-01

 

 

 

Le soleil décline en dardant les visages ravis. Les cris d’enfants déchirent le silence venteux et verdoyant. La pinède et la bruyère exhalent leurs senteurs habituées et sèches. Je goûte l’anis sucré d’une angoisse passagère et laisse les doigts de l’air possessif caresser ma face meurtrie.

 

 

 

Telle est-elle, la vision des lèvres souriantes, clamant bruyamment leur bonheur absurde, et laissant filtrer leur haleine douteuse, boursouflée d’une méridionalité aillée, qui m’enveloppe maintenant.

 

 

 

Je vois encore le sourire forcé, le petit rire contraint, l’odeur de la sueur sous le costume trop rigide, cette pâte d’amande témoin d’une fragilité conquise par le contact de l’étoffe sur la peau.

 

 

 

J’observe alors la danse sans cause, multipliée dans le brouhaha où la musique s’est perdue sans rémission.

 

 

 

Je renifle les effluves fatiguées de la fatuité faite mouvement, et lape ce vinaigre, cette lie qui submerge l’intérieur de mon corps prostré.

 

 

 

Je reste fixé devant l’absurdité, le ridicule de la rétention à l’amitié, dont le coassement des mauvais conseils écrase le violoncelle de ma raison, dénature la saveur de mon fiel, pour finalement salir mon aura...

 

 

 

Je tiens mon estomac pour ne pas aller vomir.

 

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Lubrano

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Les rêves se terminent toujours (9-4-31-7-01)

366                                                                                                                              26-06-01

 

 

 

Il paraît que quelqu’un est mort... Les visages se figent alors que la rumeur enfle démesurément. A l’entour de ce brouhaha, de ce furoncle, les pas s’accélèrent bruyamment dans les escaliers, comme si ces pieds convoqués par la force des choses et de leur hiérarchie s’en souciaient plus que d’une guigne. Le trot sonore des obéissants à l’injonction primale de la compassion m’écoeure ainsi que le furoncle de la rumeur, qui se traduit maintenant dans le dit.

 

 

 

Le mort était connu, mais ami de personne. Pourtant les faces s’allongent et les yeux s'humidifient dans une plainte terrorisée, sans plus penser, ô non, à l’objet catalyseur de leur peur de la mort.

 

 

 

Pour ma part, allongé sur le côté et à demi sourd par voie de conséquence, j’ai immédiatement eu envie de sourire, de démontrer de mon indifférence totale quant au fait et à l’objet de l’attention générale, comme toujours...

 

 

 

Là encore, je n’ai pas dit la vérité ; j’ai feint la compassion commune, tout en me réjouissant perfidement de la rapidité de la mort de l’ex-futur défunt. Feu et foin de ces considérations : le groupe de gens se confond avec le furoncle, mais ai-je encore envie de le presser jusqu’à l’explosion ?

 

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Pingouin

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Les rêves se terminent toujours (9-4-31-7-01)

365                                                                                                                              26-06-01

 

 

 

J’ai senti mon regard sombrer dans la chaleur lourde et un bruit de pompe.

 

 

 

Apprêté comme pour un départ, le pingouin se délaisse de tout son dos sur son lit de cuisson. Ramenant ses palmes en gisant sur la poitrine, il ferme ses yeux sans paupières et se recueille doucement sur le sort du monde.

 

 

 

Il n’est pas bien vaillant, le pingouineau au bonnet rouge. La chaleur lui pèse à mon regard. Ses aisselles moites le gênent quand je compatis avec son désentrain. Comme moi, il regrette sa luxure, son renoncement devant l’odieuse nécessité du voyage qui l’a amené jusqu’ici.

 

 

 

Il ne se repent pas moins de l’orgueil qui lui dentelle les palmes tremblantes, quand il ne peut refuser un défi, aussi absurde soit-il...

 

 

 

Il se mord la nageoire quand il songe à la somme d'inepties qu’il a pu pour avoir le dessus dans ses conversations de comparses boréens...

 

 

 

Mais maintenant, seul dans un pays chaud, la réflexion le rend sans déprendre. Alors il s’allonge sans paix et ses yeux ronds sans paupières cillent sur l’éternité de l’erreur et du mensonge.

 

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Envol

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Un beau rêve (du 1-8-00 au 31-3-01)

346                                                                                                                              31-03-01

 Agacé par le monde, à un point tel que le moindre bruissement des ailes d’une abeille me paraît autoroutier. Les gestes nerveux se répètent à un rythme plus élevé maintenant et je perds le contrôle. Ma main vole vers le visage de l’enfant et lui décolle la tête, qui s’envole elle aussi, mais ma nervosité reste inassouvie. 

 

Je me jette lors dans ma voiture et conduit comme un fou, très lentement, avec le pressentiment clair qu’il se passerait quelque chose. Dans un virage, j’arrive trop doucement et dérape. Sur ma droite, à l’intérieur de la courbe, rien. Et à gauche une falaise verticale de terre argileuse, haute d’environ haut plus. L’avant du véhicule choisit la certitude et heurte la butte. Je constate avec désarroi l’envol de ma voiture, dont je peux fugacement admirer la complexité technique du dessous. Puis elle disparaît par-delà le sommet.  

 

Je me retrouve désappointé, accidenté de voiture sans voiture. Et surtout on va me demander des comptes : elle n’est même pas à moi cette tire ! 

 

L’angoisse habituelle prend le pas sur la nervosité anté-événementale. Je me mets à sa recherche, sans mémoire, note-je au passage d’un gué sur une rivière à sec. Je grelotte imbécilement et mes soupirs trahissent la faiblesse devant le phénomène. Parcourant un quartier résidentiel, je saute la minable barrière blanche clôturant l’are de terrain réservé au pavillon sordide. L’herbe est entretenue, soulage mes chaussures cramponnées au sol. Des graviers crissent alors que le chemin se laisse à peu près franchir, et au détour de la loggia, de la véranda, du solarium, du jardin d’hiver, de la remise fenêtrée, du hangar aux vasistas (le diable de l’architecture de lotissement : je ne me rappelle jamais le nom des pièces !), elle est là, ma voiture, un peu bosselée après sa chute vers le haut.  

 

Je suis certain qu’elle fonctionne, et la nervosité me reprend. 

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Tranquillité

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Un beau rêve (du 1-8-00 au 31-3-01)

345                                                                                                                              22-03-01

 Ma tête commence de tourner. Tant de pointes ironiques meublent mes interventions quotidiennes que je ne sais plus exactement mon but. Le pitre, celui que l’on ne peut prendre au sérieux. Je n’ignore pas que je suis voué à l’échec, sans rémission, pour ne pas avoir le courage de ma faiblesse. 

Je prie je ne sais qui de me pardonner de la faiblesse du propos, car je n’écris plus, plus assez du moins... Plus, moins, voilà que tout s’équilibre encore contre mon gré ! Etre neutre est un acte manqué, tout comme se noyer dans la tranquillité sereine et douillette d’un crissement de plume sur le papier.  

 

Seul, j’avoue chaque soir ma défaite finale. Accompagné, un cheveu se glisse sous ma mine, dévie sa course en m’emplissant les oreilles de bruits nerveux, détournant mon attention, rigidifiant ma main, abruti...  

 

Il n’existe aucune liberté dans le béat assoupissement de la conscience qu’est l’appel du sommeil. Je sens mon écriture devenir violente, et je sais que le virus qu’elle instille en moi, dont je pensais mieux en parler que la pratiquer, m’inonde toujours.  

 

Je suis au ciel de mon bonheur et la tranquillité m’achève. 

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