Le combat a bien commencé.
Je vois deux hommes face à face,
Scintillants éclairs de menace
Dans les yeux rageurs, décidés
A en découdre avec violence.
Et ils s’approchent maintenant,
La tête lancée en avant,
Furieux taureaux allant gravant
Le marbre du combat venant,
Rut affligeant dans la démence.
L’un d’eux porte un glaive à sa main
Lourdement gantée de cuir brun,
Qu’il voudrait planter dans le rein
Ou les tripes du gros gamin
Qui gigote là, comme en transe.
Au moment précis où la lame
Fend l’air sombre, l’étendue ventrue
Se transforme, sorte de verrue
De gaz jaune et mouvant qui brame
Si fort sa moqueuse défense.
Le glaive bat l’air devant lui,
Traversant et retraversant
Le nuage amaril qui luit
Sous le groin terrible et porcin,
Dans une immatérielle absence.
Cessent les gesticulations.
La matière se régénère
Autour du gaz jaune en tension
Qui tombe en poudre délétère
Sur le sol brun… son dû, son cens.
La chair reprend autour du sang
Qui se dégage des blessures
Entrecroisées du glaive dur,
Sous l’œil surpris et impuissant
De celui qui se crut essence.