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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Là encore

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Rupture (du 1-11-99 au 26-4-00)

Boire l’air que l’on respire dans une noyade progressive et sans rémission. Refouler la débandade et les sentiments qui prennent encore à la gorge. Mettre un infinitif là où le “Je” s’imposerait encore, la seule issue... Jouer de nouveau avec les mots lorsque la sincérité serait trop durement ressentie...

 

 

 

La manque, puisqu’il s’agit bien de cela, ne réside plus dans le corps, si facile à sustenter, même dans une fugacité coupable, mais bien à l’âme, désordonnée et sans orientation, se tournant et virant de bord à chaque seconde, l’air absent ou effaré.

 

 

 

Mes jambes sont perpendiculaires au sol et prolongées dans une droite ligne par ma colonne au regard de laquelle les épaules forment deux parfaits angles droits. Seule ma tête sans consistance agite ses chairs molles et dépitées rotativement. Elle tourne sur son axe à une grande vitesse en cherchant le chemin.

 

 

 

J’ai bien essayé de déployer mes oreilles, plus que de raison, plus qu’elles ne s’étendent déjà, pour m’envoler, les oreilles comme pales, ou à tout le moins pour me pendre dans l’air ou me décapiter... Mais mais mais... Même mes organes de faible écoute me lâchent. Alors je me colle une gifle de temps à autre pour continuer de faire tourner ce visage ridicule sur ce corps de bois verni inanimé.

 

 

 

Comme une impression de taxidermie, mais là encore la vie me rattrape et plaque mes oreilles contre le crâne, évite l’envolée finale, la distension magistrale des cervicales, la crémaillère crescendo des osselets létaux.

 

 

 

Tac tac tac tac sur un rythme vif. Le cerveau ploie sous les messages d’alerte - Surcharge d’information - Erreur réseau - Une erreur fatale s’est produite dans mon application naturalisée - Fermer ou déboguer - Déboguer - Echec général - Fermer.

 

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Gêne

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Rupture (du 1-11-99 au 26-4-00)

J’ai encore senti ta gêne à me parler, cette hésitation cruelle dans les mots, qui sonne comme “Cesse donc de m’importuner - Je n’ai pas envie de te parler - J’ai refait ma vie - Ne t’accroche pas - Sois gentil et fous-moi la paix...”.

 

 

 

Je pourrais continuer la litanie, mais désormais les mots s’effacent devant la sensation brute et irraisonnée. Un renvoi acide me noie la bouche quand je hoquette gravement que cette situation me permet de retrouver une certaine tenue dans l’écriture. Certes les images fortes d’antan ne s’imposent plus comme évidences violentes... Sûrement les métaphores se font plus aigres et minables... Probablement le style s’est dépouillé de ses impersonnels oripeaux poétiques... C’est comme jouer du pipeau dans un pot d’encre : les éclaboussures peuvent donner un certain effet, ou n’occasionner que des taches indélébiles. Je me situerais plutôt dans cette seconde hypothèse. A vouloir rattraper le temps perdu, je m’y attelle trop, trop physiquement.

 

 

 

Au début, tout se passe merveilleusement et le ciel entier se macule de petites perles noires en suspension. Ainsi que souvent cependant, elles retombent sur la table poussiéreuse et le sol où sont ancrés mes pieds. Je passe alors le buvard du manque d’idée sur mon désarroi, l’aveu de l’échec érigé en dogme. Mes mains balayent la surface ternie de gouttelettes d’encre pendant que je bave dans le pipeau une mélopée plus sombre encore. Puis je crache et ramène les mains vers le visage qui se plonge dans le mélange, se dessine dans l’avenir. Les larmes se confondent dans la mixture d’une poussière de chine.

 

 

 

Alors je me lève d’un bond, me précipite sans ralentir vers le mur blanc, à l’opposé de la pièce unique, la tête en avant et m’écrase le visage chuintant la nouvelle couleur d’encre, de poussière, d’eau salée et de sang. Le mur me convient désormais : il ne sera plus jamais lisse et blanc, contrairement à ta gêne de me parler.

 

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Gazou

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Rupture (du 1-11-99 au 26-4-00)

De retour d’une soirée à laquelle je ne tenais pas vraiment, pour tant de motifs, parmi lesquels pouvait figurer l’opportunité d’un appel différent, de propositions autres, j’ai constaté sur la machine sincère l’absence de tout intérêt de l’humanité entière pour ma personne.

 

 

 

Bien sûr j’exagère ! Je paranoïise... Nous avons parlé ce soir d’une jeune femme auprès de laquelle j’ai dormi un mois durant sans oser lui avouer ma profonde attirance. Je me comporterai toujours comme un imbécile raisonnable en ce domaine si étrange, pour qui s’essaie à réfléchir, de l’Etendue.

 

 

 

Quitte à griller la postérité éventuelle, je supporte mal la solitude !

 

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Dernier

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Deux ans de reconstruction (1-98-31-10-99)

Voici donc venu le dernier brouet de ces deux ans que pompeusement je qualifiais de reconstruction. Pompeusement... Je me suis bien laissé aller à la littérarophilie... Orgueilleusement devrais-je dire, car correspondant plus à un certain sens de la vérité.  

 

La question demeure, après que le constat a eu été dressé d’une vie de couple dont les aspects catastrophiques sont érigés en système, comment concilier l’attrait d’un sexe épilé et l’insupportance du quotidien. J’ai chuté dans la recherche de la réponse : j’y ai perdu un ami et mon aimée, sans rapport entre l’un et l’autre d’ailleurs. Mais cela fait suffisamment de temps pour une âme raisonnable pour que je m’en soucie encore...  

 

Quoique...

 

Je viens de tenter de rejoindre une part de mon passé que je sais éteinte. Une voix ensommeillée, ou post-énamourée, me répond dans un vague éther, sans réponse, seulement le silence qui s’abat sur mes épaules comme une capote trempée, un sac de pierres à l’image de mon coeur. Sa volonté de rompre le cours pour retourner au sommeil, ou plutôt sa volonté de dormir malgré la conversation qui eût pu naître, m’étrille, me rend honteux. Jusqu’où mon orgueil se tassera-t-il ? Lorsque je laisse penser à quiconque qu’une vie sexuelle trop intense me tarabuste.

 

Ma reconstruction mensongère se délite dans une lâche fourberie.

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Inconstance

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Deux ans de reconstruction (1-98-31-10-99)

Comment ne pas détester ces journées durant lesquelles l’irritabilité précède une joie inconvenante autant qu’incompréhensible, le malaise profond le dispute à la badinerie... la force affichée à la faiblesse des chairs ?

 

Telle journée dépensée, hachée de brûlures d’estomac, de jambes de bois, de hurlements de gamins désenchaînés. Telle soirée avachie avec le remède malté qui adoucit la gorge, la cure salutaire de solitude, le rêve de puissance et d’amour. Telle nuit commencée dans la crainte des gouttes d’eau battant incessamment le cul d’un vieux bidon métallique, dans la certitude d’un sommeil irrégulier, comparable à une vie, dans le constat dépité de l’inconstance.

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Cette fois

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Deux ans de reconstruction (1-98-31-10-99)

“Cette fois, ça y est”, comme on dit. Tout est consommé.

 

Avec un courage mêlé de pleurs que je ne pouvais retenir, dont j’ignorais s’ils étaient simplement nerveux, j’ai avoué mon amour. Avec l’espoir de pourrir l’histoire, d’en renverser le cours, j’ai avoué mon amour. Avec retard, songeant soudain que tout était joué depuis longtemps, j’ai avoué mon amour.

 

Avec des sanglots dans la voix mais résolument, elle a rejeté mon amour.

 

Avec pitié peut-être et gêne sûrement, elle a rejeté mon amour.

 

Avec une sentence de mort, le fameux “Pourquoi n’as-tu pas dit ça avant ?”, elle a rejeté mon amour.

 

Avec amitié, tendresse, nous sommes restés enlacés lorsqu’elle a rejeté mon amour.

 

Quelques jours plus tard, un soir de lambig, je m’interroge sur cet amour.

 

Est-il réel encore, ou aveugle ? Seule la sensation de malaise prédomine, sans pour autant que cela me rappelle les déchirures de mon précédent amour, il y a dix ans.  

 

 

Oui, le malaise s’impose... Mais la difficulté à respirer parfois, ou bien des bouffées catastrophiques ressemblent quant à elles bien à l’amour.

 

Toutefois, ne me suis-je pas construit cet amour de toute pièce ? Lorsque nous vécumes ensemble, je le sentais se déliter, mourir à feu doux, à mesure que mon sexe s’éteignait pour elle, étreignant ses paranoïas, moi me crispant sur mes névroses.

 

Quand les derniers temps de vie commune laissèrent place à une solitude choisie, je ressentis celle-ci comme une libération, probablement absorbé par d’autres événements “plus importants”. Puis venu le moment de la séparation de corps, je devais retenir mon regard et les souvenirs, lorsque des images différentes d’elle s’imposaient à mon esprit érotomane... Toute cette piètre descente jusqu’en ce jour de décembre 1998 où nous décidâmes de “prendre du recul”.

 

Nota : l’expression était de moi ; elle s’y accorda sans difficulté, quand elle ne devait songer qu’à “rupture”.

 

Pour ma part, , je le tins pour dit, prenant officiellement acte de notre séparation, tout en conservant le sot espoir, agréant cette fois mon orgueil dégénéré et déplacé, de son retour, pantelante et amoureuse.

 - Peut-être eût-ce été possible, huit mois avant au bas mot ! Mais imbécile de moi, trop de temps a passé avant ma pitoyable et larmoyante déclaration.  

 

 

- Peut-être est-ce mieux ainsi... S’il faut me remémorer ces temps communs, malgré toute l’affection que je lui porte aujourd’hui encore, les bons souvenirs se trouvent plutôt rares.

 

Et quand bien même mon sentiment de ce jour relèverait-il plutôt de l’amour que de la déception ou de la nostalgie, probablement dois-je le garder pour moi et ne pas le regretter. Tout plutôt que de revivre ceci : paix sociale, statut social, oui... Mais aussi absence de liberté, le quotidien massacre ce qu’il reste de meilleur en moi.

 

Je te nostalge en fait.

 

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Enfin seul

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Deux ans de reconstruction (1-98-31-10-99)

Non il ne s’agit pas d’un hommage plus ou moins masqué à Kent et Enzo Enzo, mais simplement d’un constat... qui ne me réjouit pas. J’ai parlé à Hind ce soir. Nos expériences communes, notre commune façon de penser et de réagir aux choses, dans le même commun, nous ont rapprochés, jusqu’au moment où elle m’a asséné : “Alors j’ai baissé le masque”. Comment a-t-elle pu prendre ce risque inconcevable

 

Notre différence d’âge justifierait peut-être l’incontinuité de comportement... Mais alors, comment admettre que dans cinq ou six ans je tournerais girouette, battrai mon jeu comme un petit pris au piège à l’ultime pli ? 

Je ne saurais le savoir. Ce serait avouer l’échec avant même que de faire resplendir ma légendaire faiblesse. Crispe-toi dans l’orgueil.

 

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Déshérence

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Chair (du 15-10 au 31-12-01)

420                                                                                                                              31-12-01

 

 

 

Un premier changement d’année seul… qui me cause au fond un malaise plus social qu’autre chose… Malgré toutes les souffrances, les larmes, tous ces sentiments qui me torturent, qui te sont toutes et tous adressés, je sens la solitude venir.

 

 

 

Même mon esprit peu intuitif se représente ce soir comme un signe insurmontable. Je vais retomber dans ces journées de désespoir souriant et jouisseur, ces nuits de fantasmes idiots, en maudissant de ne pas savoir rencontrer tant que ma laideur.

 

 

 

Tu connaissais mon état et n’as pas appelé, contrairement à une autre amie, plus ancienne et sincère sûrement, moins belle aussi, mais pareillement à tous les autres. Sans vraiment jouer, je les ai perdus, sans retour, dans les méandres de mon esprit égoïste et tortueux.

 

 

 

Non tu ne m’as pas appelé et ne le feras certainement, toute à ta fête et à ces gens dont je t’en veux de les rencontrer si facilement, pas demain non plus. Alors j’y verrai un signe qui s’introduit comme une balle entre mes deux yeux qui restent fixés sur toi.

 

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Torture

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Chair (du 15-10 au 31-12-01)

419                                                                                                                              30-12-01

 

 

 

Une envie de crier étouffée, ravalée… Juste l’image de sa propre tête enserrée dans des mains trop pressantes, toutes veines dehors, hurlant sa douleur…Pour pouvoir dormir enfin… Plus de nerfs… Que la douleur laisse place à la nostalgie puisque l’espoir a eu les jambes coupées ce soir. Paralytique, tétraplégique, haletant et déjà plus bien vaillant, mais là, une scie égoïne rouillée a lentement entamé les chairs qu’il croyait mortes, les os qu’il avait pensés en décomposition. Non, les nerfs ont rempli leur fonction d’information. Douleur.

 

 

 

Les contradictions de son corps mort et de son âme amoureuse le torturent, insoutenables. La tête cherche le revolver : on le lui a volé. Elle se tourne vers la poutre : le plafond la colle et aucune corde ne pourrait y être passée. La panique le saisit dans son impossibilité de mort, frappé d’une incapacité totale à choisir son destin.

 

 

 

Et pourtant, qu’est-il besoin de vivre quand le précaire fondement de l’amour se brésille de toute part, peu à peu… Une crue immobile qui ronge le ciment illusoire de l’empathie vraie.

 

 

 

La torture est là, maintenant. De petits rires, des sourires devinés malgré la distance, des sanglots contenus, des pleurs joyeusement masqués d’un silence inspiré ou d’un éclat forcé et contraint, et puis la lame avec laquelle je me taillade la peau, juste pour qu’une souffrance réelle et physique m’attire vers elle, qu’elle me fasse oublier la poutre et la cordelette, la poignée de porte, les somnifères et le lacet, le revolver qu’on m’a volé.

 

 

 

Mon ciel est blanc.

 

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Moi, qui...

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Chair (du 15-10 au 31-12-01)

418                                                                                                                              25-12-01

 

 

 

Moi, l’orfèvre de la joute verbale, le technicien réseau du débat d’idées, l’ingénieur système de l’argutie, j’ai été malmené, pour la seconde fois en quelques jours. A un point tel que les larmes ont affleuré au bord des cils. Avec en face de telles simplicité et sincérité que ma voix en a chevroté en déglutissant difficilement le sanglot naissant… Pourquoi un tel effet ? Parce que la position d’en face était bêtement fondée, sans besoin de démonstration supplémentaire.

 

 

 

J’ai persisté, pirouetté, éludé, digressé, noyé le poisson, agressé, maïeutiqué, syllogisé, sans résultat probant confronté à des personnes plus portées à la sensation qu’au raisonnement. Alors j’ai failli pleurer de toute la faiblesse de mon hypocrisie éthylique.

 

 

 

Vous aviez toutes deux raison, et une fois encore raison de souligner l’incohérence de mes propos, changeant au gré des évolutions de la discussion. Vous aviez une fois de plus raison en moquant mes revirements si évidents. Mais toute cette raison assénée m’a détruit, ressentie comme une élimination définitive, éradication, génocide, ma faiblesse. J’aurais encore voulu mourir de mon stupide entêtement, mais quelque chose me retient ; toi ou la lâcheté…

 

 

 

Un soir de Noël finalement, et de manière surprenante peu arrosé… Ta voix gênée de ma voix me terrifie.

 

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