La fièvre me prend assez doucement, d’abord en me réveillant sans réellement le faire, puis en m’empêchant de me lever. Suite à quoi, la sape commence… Le ventre grogne, l’estomac se rengorge de bile acide, serré qu’il est par les intenses frissons qui parcourent le dos et les flancs. Dans le nez, l’odeur a changé… J’exhale des odeurs médicamenteuses.
Ma vue se brouille et la tête tourne, tressaille de tremblements magnétiques. Les lettres ondulent devant moi comme le beau visage de l’être éventuellement aimé derrière la flamme d’une bougie, mais il demeure cette fumée noire qui cercle mes yeux de sombre suie, les repoussant loin vers le fond du crâne. Par-delà le verre vacillant, les passants vitupèrent et les toits sont mobiles acharnés et endeuillés de jour vrai.
Il va falloir rejoindre la cohue sans savoir à quoi je ressemble. Je suis chaud.
Tout me hante dans une infinie dérision. Elle me mange, lentement, tout doucettement, brûlant mon nez.