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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Ni konesto sta...

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans A la recherche de L (du 6-11-02 au 30-1-03)

9 janvier 2003

Ta voix m’a paru muette et blanche, empreinte d’une gêne bourgeoise, celle de ne pas avouer le trouble qui te saisissait, d’arborer un ton joyeux dans une conversation voulûment sans intérêt, sous la pression d’oreilles étrangères. Je ne pouvais m’y tromper, mais la conséquence en était évidente.  

 

Je n’ai jamais existé pour toi. 

Tu vis par le regard des autres 

Et tu ne leur as jamais parlé de moi, 

Ni à l’ancien, ni à l’actuel, où que tu te vautres.  

 

Tout cela ne fait que piètrement confirmer la haute idée que je peux me faire de ma jalousie tardive, toujours a posteriori. J’entendais derrière ton babil insignifiant sa voix grave, par delà notre absence de relation et ta terreur à parler avec sincérité.  

 

Je n’ai jamais existé pour toi. 

Je n’étais qu’un son inaudible, 

Une lubie triste, un autre toi, 

Et on ne s’accorde pas avec soi, ce serait trop terrible.  

 

Nous avons à nouveau discuté des projets dans lesquels tu m’intégrais, que tu comptais m’offrir quand tu m’admirais. J’apprends aujourd’hui que tu te les es appropriés, sans en avoir la compétence cependant. Quelle gageure, quelle ironie…  

 

Je n’ai jamais existé pour toi. 

Je ne suis qu’un nom qui fuit, 

Et nul ne connaît de moi, 

Nul ne connaît ce qui luit. 

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Useless

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Frais et dispos (du 5-7 au 28-10-02)

28 octobre 2002

De ces journées emplies de nervosité et de défaillances…  

 

J’avais pourtant cru, me levant dans un jour franc, que le monde aurait pu me sourire, une forme de renouveau automnal… Mais non, très vite ces voix accentuées m’ont poursuivi et je me suis tendu, chaque intrusion devenant insupportable. 

 

C’est dénué de toute capacité d’humour ou de distanciation que je me suis livré au stratagème habituel de la sustentation. J’ai dévoré sans un mot. J’ai bâfré sans intérêt autre que le silence enfin retrouvé, parmi les bruits de mandibules, les gargouillements et un flot de paroles à mes côtés qui ne m’atteignait plus. Les yeux cherchaient autre chose que l’absence de certaines, le désintérêt flagrant d’autresses. Ils se sont intégrés dans le décor morne d’une cantine de campagne, hébétés derrière tant de mal-être… Et le soleil brille au dehors, caressant parfois mon incompréhension et les remises en cause mal fondées que l’on m’assène.  

 

Alors l’agacement : vous ne comprenez donc rien ?! Ce dont vous doutez être en ma possession, je l’ai et le ressens dans une puissance que vous ne soupçonnez même pas. Ce dont vous êtes assurés que je le maîtrise sans effort m’échappe parfaitement. Etes-vous stupides ? Aveugles ? Ou tout simplement vous arrêtez-vous à la lisière, persuadés que de toute façon il ne sert à rien de s’enfoncer plus avant, de creuser plus loin ?  

 

Ce doit être ça au fond. 

 

Worthless, useless. 

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Emotion esthétique

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Frais et dispos (du 5-7 au 28-10-02)

27 octobre 2002

Finalement, tu ne resteras pour moi qu’une émotion esthétique. Tu étais derrière moi, te déhanchant sur un rythme qui n’était rien qu’un rythme, sans émotion ni aspiration supérieure, et moi je regardais la rue.  

 

Dans le même temps me vinrent au nez les odeurs atroces de la friture, aux yeux l’image d’un jeune couple s’embrassant, sans passion et sans douleur, incongrus, lorsque baissant les yeux je ressentis pleinement cet être gros bâfrer à la table du snack dont émanaient les effluves ignobles. Sordide… Des gens marchaient sans but, tous portés vers la beauté du moment, la tendance, le rassemblement. Sordides…  

 

Et toi parmi tout ça, t’y réjouissant, t’y complaisant, c’est trop dur. Si aucun appel n’arrive, je sais du moins la manière de ne pas en souffrir plus longtemps. 

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Echo

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Frais et dispos (du 5-7 au 28-10-02)

10 octobre 2002

Les dernières gouttes de Prešeren remplissent bouche et âme de vapeurs de genièvre, quand des ongles trop longs viennent fouiller trop près de mes yeux éteints. Alors le sang se mêle à France Prešeren et les voix remontent. 

 

A toi, avançant sous une feinte grotesque j’ai déclaré ma flamme… Tu ne l’as reçue que comme plaisante boutade, et l’a moquée, ne pouvant y croire.  

 

La tienne, enjouée alors que tu ne t’étais manifestée depuis si longtemps que je me crus relégué aux oubliettes de tes histoires passagères, de ta versatilité d’émotions.  

 

L’absence de ta voix, toi qui me suppliait, dans ces nuits et états précédant à peine l’ivresse, pour supporter ton corps contrefait, de t’aimer comme dix ans avant. 

 

Ta voix, étouffée sous le rouge coquelicot de tes pommettes chaque fois que j’ai l’heur de t’adresser la parole, qui me fait douter de mon admiration pour ton corps et sa vigueur apparente.  

 

Toi, à qui j’ai écrit voici quelques jours dans ces délires de séduction sans réelle envie et qui n’a toujours pas répondu, agrémentant ainsi ma propension au confort larmoyant. 

 

La mienne, qui s’est tue devant l’éternité de néant et d’impossibilité. Celle-ci se dresse, énorme et aussi faible que moi. Je te m’écraserai d’un coup de talon, sans pardon ni regret. De toute façon, cela ne valait pas plus. 

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Pour la route

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Autopsie du désir en fuite (1-1 au 29-6-02)

Un semestre s’achève. Je n’ai pas vu passer la Saint Jean, et me voilà de nouveau en quête d’un regard. Un œil rassurant qui se serait posé sur mon côté factieux, sa séduction indirecte.  

 

Excellent coursier, je refuse souvent l’obstacle. Je ne suis qu’un lapin courant éperdument sur la plaine, l’œil rond et le museau frémissant de terreur, n’attendant que quelque chose d’imprévu l’écrase sans rémission. Comme lui, je me place au beau milieu des routes sentimentales des femmes ressenties comme disponibles, en me laissant aveugler de leur fards, même les plus grossiers, et hypnotisé me fait happer par la force centrifuge. Cette mort est sûrement plus confortable qu’une autre, qui m’appelle et me refuse, un peu comme toi d’ailleurs. 

 

Je n’ignore pas que tout cela va continuer bien petitement, dans des rêves de souffrance grandiose, de gravité, dans les empreintes que je laisse. Mais tout cela n’est que du rêve, et sinon rien. Je ne suis rien. Mes rêves s’effritent maintenant comme ma réalité, laquelle n’est plus soutenue par l’apparence, le change à donner. Je n’ai plus rien à sauver, ce à quoi j’aboutis après une longue retraite, et la mort me sera une douce déconfiture. Mes éclairs faiblards ne troueront plus ma nuit. 

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Pourriture

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Autopsie du désir en fuite (1-1 au 29-6-02)

Encore un soir où j’ai trop bu, de moins en moins pourtant, me semblait-il, mais je ne me rappelle même plus ce que j’ai pu dire ou écrire la veille. Les heures passent languissantes dans une solitude voulue. J’ai cru mourir d’avoir tenté de tromper ma raison lorsque je t’ai vu folâtrer à travers l’espace hostile, que je ne pouvais que rester immobile et grommelant d’une telle inconséquence. Ce soir, je ne respire pas, ne mange pas. Vis-je au moins ? Là encore, les nœuds sombres du bois brut m’appellent dans une chute définitive. Là encore, je n’avais rien de plus à dire que partager mon trouble, ma terreur du rien qui menace.  

 

Je suis un lâche, capable de vaincre quelques peurs sans importance ou enjeu, mais refusant de lutter sur les champs de bataille choisis par d’autres. Tout cela ne signifie pas grand chose et mon désir continue de mourir à mesure que mon amour mûrit, puis pourrit. 

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Pascale (2)

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Autopsie du désir en fuite (1-1 au 29-6-02)

Pour la première fois, tu as prononcé le mot « ami » s’agissant de moi. Alors mon regard s’est porté tout d’abord vers les nœuds des planches de mon plafond. N’y concevant rien sinon le gouffre de moi, mes yeux se sont fixés sur les poutres, dont la seule réminiscence claire était le lieu où accrocher le lacet final. Les poutres s’éparpillent, deviennent floues, trop de sel dans les yeux. Je n’ai jamais ouvert mes paupières dans une atmosphère liquide et salée. La mer, amie et ennemie, comme je le suis désormais pour toi.  

 

J’ai longuement touché ta peau sans qu’il se passe ce que j’aurais souhaité. J’ai marché et commercé avec toi, et l’énervement m’a gagné. Je t’ai écoutée lors de nos escalades et tu m’as parfois blessé. Avions-nous juste quoi que ce soit à faire ensemble ? Tout me répond par la négative mais l’enfant de cire que je suis voudrait tant y croire. 

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Pascale

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Autopsie du désir en fuite (1-1 au 29-6-02)

Pour la première fois, j’écris ton prénom. Pour la première fois également, j’ai eu la sensation d’une véritable… comment dire… famille ? Je sais que ce concept sous ma plume sera interprété comme haine, dépit ou mépris facile. Et pourtant… je l’ai vraiment ressentie.  

 

Maëlle venait vers moi comme jouant avec son propre père, scandait mon prénom avec impatience et admiration. Elle tentait encore de nous rapprocher, avec un effort physique commun et rassembleur.  

 

Nous avons débattu de quelques images du passé, sans importance réelle, tels que badinent d’autres gens, d’autres couples qui croient aimer. La seule différence ici est que nous savons que nous nous aimons.  

 

Maintenant, je n’ai plus qu’à avoir envie de toi. 

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Laetitia

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Autopsie du désir en fuite (1-1 au 29-6-02)

Je t’ai vue, cachée et minaudant, des paroles joyeuses qui me complimentaient, tes yeux brillants plissés par un rire contraint. J’ai failli t’avouer que j’avais rêvé de toi la nuit précédente, durant une bonne partie de laquelle je t’ai goûtée, en chaque endroit de ton corps. Je fus d’ailleurs surpris de sa pâleur, comme celle de tes lèvres. 

 

Mon âme fuit, de toute part, et j’ignore désormais si je bouge, si le liquide pénètre en moi ou s’en exhale. Mes fonctions vitales sont atrophiées, et te voilà, trop grande et trop brune, qui plantes ta silhouette acérée dans ma gorge si peu loquace lorsqu’il s’agit de parler de l’important.  

 

Les dorures paradoxalement cuivrées de tes épaules, qui marquent la blancheur étonnante de tes aisselles où mes pommettes aimeraient se reposer, m’étreignent jusqu’à l’obscène durant ce rêve. Et tes lèvres que je déguste avec passion sont encore de la même couleur. 

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Athymie

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc dans Autopsie du désir en fuite (1-1 au 29-6-02)

La dysthymie s’est faite lentement plus oppressante comme un sérum épais, injecté dans les veines déshabituées de l’effort. Les images étalées devant mes yeux, l’impossibilité de la beauté et de la simplicité, toute l’absurdité d’une fin heureuse, parmi d’autres, me balayaient d’une langueur torpide. 

 

Je ne sais que trop l’inanité du combat de ce petit homme velu et rondouillard, dont le cri de désespoir se mue en effet comique certain. On ne rit de bon cœur que devant la laideur ou le ridicule, intrinsèque à la personne ou dû aux circonstances.  

 

Oui mais voilà, le nabot hideux a réouvert des portes en moi, de celles contre lesquelles j’avais disposé de lourdes armoires normandes en sus que je m’arc-boutait de tout mon poids derrière elles. Le bois s’est fendu, transformé en sciure étouffante dans laquelle je m’ébats maintenant, allongé et sanglant de blessures d’une fin heureuse irréelle.  

 

Cette fiction du mariage, de l’enfantement, entre le beau et l’atroce, est un mensonge qui me frappe trop pour ne pas me saigner, qui fait circuler la froideur dans mes flux.  

 

Et à la dysthymie de succéder l’athymie. 

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