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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

a la recherche de l (du 6-11-02 au 30-1-03)

Vow

Publié le 7 Décembre 2015 par Luc dans A la recherche de L (du 6-11-02 au 30-1-03)

 

 

De ces journées sombres précédant les parades intempestives, aux lucioles boursouflées des fêtes de fin d'année... Comme habituellement, il ne sera pas question ici de chalet douillettement recouvert d'un manteau neigeux, quelques bouffées de fumée s'échappant de la cheminée de briques masquant à peine le ciel immaculé, les étoiles glacées par millions... Pas plus que de rennes chantant le gospel, d'étrennes éreintées à force d'être convenues, de reine de la nuit ni de jardinet (cela n'ayant strictement rien à voir)...

Simplement (enfin, si j'ose le terme), entrant dans ma Xième année, je me disais, pourquoi pas pour une fois, qu'éventuellement adveniat regnum meum, fiat voluntas mea, sicut in caelo, et in terra (etc.). Que cette damnée raison ne vienne plus tempérer les crises mystiques et mégalomanes...

Les vœux pieux n'engagent à rien de toute façon... L'inspiration se fait lourde et sans teneur quand plutôt que de descendre par le baiser délicat d'une muse volage, elle s'extirpera difficilement du terrible combat pour l'espace vital qui opposera foie, entrailles et estomac, la bouche luisante des abus encore proches se contentant de psalmodier de bonnes choses à tous, avec l'utilité dans le ton.

Vous l'aurez deviné : lorsque le soleil ne pointe pas derrière les Alpilles, de la fenêtre de mon bureau de sous-secrétaire d'Etat aux anciens combattants de la guerre de 1870, l'esprit, écartelé entre son apparence oublieuse ou égoïste et sa nature profondément amoureuse, a plutôt tendance à aller qu'à venir, à vagabonder parmi nos souvenirs communs, et imaginer l'avenir aussi indispensable avec vous que ce passé.

 

A vous tous.

 

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Chair

Publié le 2 Août 2013 par Luc dans A la recherche de L (du 6-11-02 au 30-1-03)

La chair est facile.
La chair est triste.
Le liquide s’écoule
Faiblement, sans un soubresaut.
Tu ne bouges pas ;
Comme une morte,
Tu sèmes ton deuil,
Et je porte le crêpe de ma honte
A mon bras droit quatre fois lacéré.

 

Ta chair est tendre.
Ta chair est triste.
Les larmes s’écoulent
Maintenant et ma bouche se tord.
Ton visage est retombé
Sur son côté gauche.
Tu connais le travail de ma honte
Et ne veux plus la voir
Quand tu y participes autant.

 

Ma chair dessèche.
Ma chair est triste.
La salive s’écoule.
Je ne peux la retenir
Dans un dernier spasme nécrophile.
Elle choit sans bruit
Sur mon bras noué.
Nous ne respirons plus.
Nous ne sommes plus que chair.

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De Anima

Publié le 15 Avril 2013 par Luc dans A la recherche de L (du 6-11-02 au 30-1-03)

Le doute est permis. Les vagues répétées et sourdes martèlent leur rythme lancinant et sapent mes fondements. De bonne allure, je suis détruit en ma face immergée. Mon rognage va se poursuivre jusqu’à ce que la masse de mes délires, erreurs et souffrances soit trop grande pour la fine pellicule de mon assise.

Alors je tomberai vers l’avant, lentement, et ma tête se pulvérisera en éclats ternes, à l’image de ce que fut ma construction… Un vernis culturel posé sur un orgueil craintif. Je crois entendre à chaque seconde le meuglement résigné des rats marins qui me rongent… mais comme à mon habitude, je ne tituberai pas ni ne vacillerai : l’hésitation m’est trop connue pour que je lui cède en grande pompe. Je sais la nature de l’échéance, mais n’étant pas devin, j’en ignore la date. Ce qui pourrait constituer une plaisante certitude m’indiffère : peu importe le jour puisque je ne construis rien entre-temps, n’entretiens aucun projet, me navre de ma propre stupidité lorsque j’éprouve quelque espoir… Je m’affale et pense à la mort.

Les vagues continuent de rouler et je penche davantage dans les sons des rochers brésillés. Les cristaux de la mer sont proches maintenant. Je décèle même les coraux multicolores et acérés, que j’imagine bientôt épouser mon visage tailladé et sanglant, les yeux révulsés vers le fond de mon âme.

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Belle

Publié le 17 Avril 2012 par Luc dans A la recherche de L (du 6-11-02 au 30-1-03)

Je marchais dehors, sous un crachin que j’aimais, mais les traits sombres et bouffis sans le reflet d’une lumière venant du plafond, froide et agressive, la seule qui me rende regardable.

Je déambulais donc, sans but ni attrait, et la sensualité me rappela à elle, irrésistiblement. J’eus l’idée d’aller voir une fille, que je trouvai…

 

Je pénétrai la chambre aux fenêtres sans rideaux. La pâleur glacée des étoiles hiémales se projetait en large champ vers le lit où elle était allongée. Aucun sens ne m’alerta outre la vue. Sa chevelure brune et épaisse glissait jusqu’à ses épaules bleues. Dormait-elle ? Son visage n’était pourtant pas fermé, ses joues pleines encadrant ses lèvres de métal que surmontait un petit nez retroussé, scindé en parfait équilibre d’ombre et de lumière grise… Ses yeux étaient clos, et peut-être par l’interstice laissé par les paupières feutrées, pas tout à fait reposées, ainsi que les enfants le font lorsqu’ils feintent le sommeil ou jouent à colin-maillard, voyaient-ils les seins ronds aux auréoles blanches, réels et déportés vers l’extérieur… contrairement à d’autres plus hâlés et trop fermes pour être honnêtes, que je constatais tristement continuer de pointer vers le ciel même dans l’alanguissement. Les bras joints au corps faisaient oublier les mains trop proches des hanches, dans l’obscurité, pour que je ne remonte bien vite vers le ventre plat, ne semblant animé que du souffle de la lune glacée. Je délaissai alors la fine et courte toison noire ainsi que les moirages des jambes serrées sur le drap trop clair, tout me désignant la direction du fauteuil où je devais déposer mes propres oripeaux.

 

Je me dévêtis donc, rendant dès lors les clartés plus blafardes que pâles, et me livrai à l’oubli du crachin, des loupiotes sans fondements des périodes festives.

 

C’est tandis que je parvenais à un plaisir médiocre, dans le clair-obscur voyeur de millions d’étoiles, que tu me crachas au visage, sans ciller, sans qu’un trait de ton visage si calme trahisse quelque sentiment.

 

Devant ma colère, tu ne réagis pas. Tu me parles silencieusement de manque d’amour, ou plutôt, devant ma souillure, d’absence d’amour. Tu me parles silencieusement du principe d’Archimède, et le rapportes au fait que tu es morte et pleine de la semence de tous ceux qui m’ont précédé. Tu es morte et les niveaux ont été dépassés. Tu es une cuve que j’ai fait déborder. Tu es morte et m’as craché en pleine figure… cette satanée odeur de salive et de sperme mêlés qui change selon que l’on embrasse ou que l’on se voit jeter le mépris et la honte à la face.

 

Tous deux aussi pâles l’un que l’autre, je me demande si je suis plus vivant que toi.

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Franc

Publié le 7 Février 2012 par Luc dans A la recherche de L (du 6-11-02 au 30-1-03)

Enfin un appel… Il paraissait franc et m’a un instant fait oublier la bouffonnerie dont je me suis rendu capable ce soir. Les lueurs pâles de la lune éclairaient à peine le bitume que j’aurais souhaité humide comme mes yeux mais qui s’avérait aussi sec que le vent.

Alors la transe de l’hypocrisie sincère m’a saisi dans ses mesures drôles et répétitives. J’ai joué l’humour et la gravité mêlés sans autre souci que celui de faire rire et non plus de me faire aimer, mais les battements sourds de mon âme me reprennent une fois le silence revenu, méthodiquement, mécaniques, régulièrement, infra-soniques.

 

Je t’ai fixée et avoué le vrai… Ce n’était qu’humour.

 

Alors je préfère revenir à cet appel franc, que je veux tel, mais dont je n’ignore pas le but intéressé. Là où se trouve l’intérêt me fait fuir. Mais (ou or) l’intérêt est partout.

 

Je préfère ne pas achever le syllogisme, et fuir avant de conclure qu’il me faut fuir.

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Sur pieds

Publié le 6 Décembre 2011 par Luc dans A la recherche de L (du 6-11-02 au 30-1-03)

Je t’ai à nouveau parlé ce soir, et ai senti mes yeux se piquer de rouille. Le son crissant des paupières sur les iris secs m’a étonné, puis j’ai imaginé tant de choses quand tu me faisais part de ton non-bonheur, qui m’a réjoui… et rassuré. Tout comme moi… Tu ne peux vivre hors moi… Rassurant… A peine autant, à moitié tout au plus, que lorsque j’ai voulu me pendre ce soir, mais l’alcool a ceci de salutaire, voire salvateur, qu’il m’a ôté toute force pour accomplir ce que je sais être mon destin, tôt ou tard. Quelle que soit la manière, je sais que je me tuerai… Question de temps…

 

Peut-être attends-je que les moutons noirs du ciel disparaissent au profit d’un soleil pâle ; peut-être encore veux-je observer jusqu’où le sexe, dans toute sa misère, me dirige, vers l’orée grisâtre d’un autre état… Ou alors dois-je patienter que l’amitié ait fini de me convaincre de son inanité, de la vérité de son caractère de construction purement endogène et sans fondements ? Qu’importent les motifs, je ne réitérerai pas que mors ultima ratio, les stoïciens et moi l’avons déjà posé, mais je n’ignore plus que l’espoir est une erreur sans bornes, que l’échec est fatal, à tous les sens de ce terme, et que je devrai en tirer toutes les conséquences.

 

Le vent a repris et mon souffle ralentit. Mon crâne absorbe les nuages chassés, un doux repère à leur image, sombre et imprévisible, sans consistance mais élevé en apparence, chargé d’ondes électriques et magnétiques. La lueur embrumée de ma conscience abâtardie ne laisse de plonger mon sommeil dans les reflets jaunâtres du formol. Je pense être déjà mort et ne prétends plus exister. Mes jambes se resserrent et mon nom part droit dans ta tête, comme une balle. Elles montent à ma poitrine et mon corps se balance de côté, sans mouvement, un œil fermé, un bras ankylosé, des tremblements qui le parcourent, la paroi droite de la mâchoire trop serrée. Désarticulé, je sombre. Mes mains trop propres m’enlacent et tirent les tissus fatigués pour leur donner la netteté de la jeunesse, en vain. Je sèche sur pieds. Je meurs sans avoir le courage de le faire. Demain… peut-être.

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Lettre à Joanna, my Gestalt therapist

Publié le 30 Septembre 2011 par Luc dans A la recherche de L (du 6-11-02 au 30-1-03)

Finalement, j’ai osé… oublier cette damnée culpabilité sur un instant paradoxal de faiblesse devant lequel j’eus vraiment la sensation de partager quelque chose. Tu sais, cette forme rare de proximité qui atténue la langueur des mois distanciant nos rencontres.

Je n’ignore pas ta situation, aussi ne prendras-tu pas cette lettre pour autre chose que ce qu’elle est sensée être (cette phrase peut paraître absurde, mais à la comprendre en position « méta », elle s’avère d’une hypocrite clarté…), c’est-à-dire un aveu.

 

Je voudrais te connaître, consommer tes sourires, pouvoir supporter ce regard qui plonge en moi et me pétrifie, qui me contraint à l’humilité en me faisant abandonner la lutte, les yeux partout ailleurs que dans les tiens, à la recherche d’une inspiration hypothétique. Alors ma langue s’agite et j’évite la confrontation directe, ne considérant avoir aucune chance à jouer, aucun espoir en un mot… La manœuvre d’évitement, un simulacre de plus à mon passif…

 

Il est tout aussi vrai que j’éprouve un sentiment de complète extranéité au positivisme un peu abstrait que tu faisais tien lors de notre discussion. La fameuse Gestalt, donner une structure signifiante… Si j’ai bien compris ce que tu m’en as dit, la Gestalt propose, plutôt que d'expliquer les origines des difficultés, d'expérimenter des pistes de solution dans la libre construction d'un sens. Je t’avoue que tout cela me paraît privilégier l’expérimentation systématique au détriment de la conception d’un jugement.

Tu parlais de « contacts » lors de cette thérapie (faute d’autre mot), qui faciliterait le repérage de tes processus de blocage ou d'interruption dans le cycle du contact et dévoilerait tes inhibitions et évitements (tiens, comme c’est bizarre ?! Voici un mot qui ne m’est pas étranger…).

Pour ma part, malgré une « bulle » assez vaste et compacte (qui va s’amenuisant cependant au fur et à mesure que les soirées avancent, je le confesse…), la nécessité s’impose d’un système préexistant à son objet d’application : la Gestalt ne me semble pas avoir de fondement autre que pragmatique (théorie de l’expérimentation), dans la mesure où elle privilégie comme moyen de démonstration le phénomène, la sensation, plutôt que le noumène, et surtout ne procède à aucun moment à une quelconque tentative de représenter le résultat général de son application sur un autre pan que celui de l’individu isolé. Il s’agit donc d’une notion contingente. La Gestalt ne serait donc pas un concept et ne saurait fonder in abstracto et a priori un système de pensée.

 

Cela dit, et nous nous accorderons je pense sur ce point, nous devons pouvoir trouver un moyen de mieux vivre les émotions et les sensations, mais je ne saurais m’accommoder à titre principal du « sentir comment » de la Gestalt, venant en sus du très évident « savoir pourquoi », le « quoi » et le « pourquoi », si nous devons utiliser le jargon de la PNL, me paraissant être infiniment plus importants pour fonder le jugement que le « comment » voire le « pourquoi faire d’autre » auxquels renvoie sans conteste le « savoir comment ».

 

Que l’objectif soit atteint par la connaissance transcendantale, conforme à la morale nécessaire, de ces sentiments et émotions est un postulat que j’adopte. Et cette connaissance s'occupera moins des objets que de notre manière de les connaître en tant que ce mode de connaissance doit être possible a priori. En second lieu, partons de la possibilité, perçue comme une nécessité, de bâtir une métaphysique entièrement a priori, sans aucune référence au champ de l’expérience, sans recours à des principes empiriques. Enfin, il en va identiquement de la morale nécessaire qui s'exprime par l'impératif catégorique : Tu dois ! (donc tu peux).

 

Cette démarche n’est et ne saurait qu’être individuelle. A ce titre, l’awareness du praticien de la Gestalt, sa prise de conscience implicite et immédiate dans le champ du ressenti émotionnel et corporel, me dérange véritablement car il interfère gravement dans les modalités de prise de connaissance transcendantale de son propre être (les rapports ici avec le concept d’entéléchie sont évidents). Dans ce contexte, l’attention du praticien au processus développé dans le contact physique, prétendument destiné à favoriser l’émergence d’une figure qui donnerait du sens à l’expérience vécue, n’est pas représentée a priori et in abstracto, et la conséquence de l’acte perpétré en application de la pseudo-théorie Gestalt ne saurait dès lors relever que du hasard (donc du phénomène) et non d’un système de pensée. Or ce qui ne relève pas d’un système de pensée n’est pas une théorie.

 

De la même manière, le concept usité par la Gestalt de « responsabilité » est vide de sens : le thérapeute est sensé accompagner le sujet vers la prise de conscience de ce qui lui arrive, c’est à dire vers la responsabilité de ce qu’il éprouve hic et nunc, et dans toutes ses composantes (affect, émotions, sentiments…), ce qui lui permettrait via l’awareness d’identifier ses besoins et désirs, « d’entrer en contact avec l’énergie immobilisée » (!), le tout noué avec le ruban de la tarte à la crème que sont la créativité, la théorie du champ (le fameux bruissement d’aile d’un papillon peut changer la face du monde…), le processus du self (qui serait, j’en ris encore, « une manière d'être au monde à la frontière contact organisme-environnement dans le champ complexe ici présent » et « un ajustement créateur dans un champ organisme-environnement »). Au-delà de l’alambic torturé que constituent ces syntagmes Canada-Dry car asémantiques, ne relève-t-il pas de l’évidence que la responsabilité est acquise dès lors que l’on s’est représenté ce qu’on éprouve et non lors de cette sensation elle-même ? L’ici et maintenant n’a à ma connaissance (transcendantale bien sûr…) jamais fondé aucune théorie philosophique…

 

De cet amas verbeux, que retenir ? Une psychothérapie à base de massages plus ou moins sensuels ? Mais enfin ma bonne dame, il y a des maisons pour cela ! Une suite au débit accéléré de lieux communs sans nom jouant sur la naïveté et l’attirance pour l’Orient ou toute autre forme de pensée s’essayant au mieux-être (voir les cache-misère que sont pêle-mêle les associations caritatives, les religions, les sectes telles que la Gestalt ou certains organismes de formation professionnelle),qu’éprouvent en général tous les occidentaux ne sachant pas ou plus s’orienter dans la pensée ? Il y a de cela avec certitude.

 

Douter de la force de l’intuition pure au profit d’un babil moderniste et kinesthésique est définitivement indigne… Vae victis.

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Geschmack

Publié le 9 Mai 2011 par Luc dans A la recherche de L (du 6-11-02 au 30-1-03)

Tu l’as dite, cette phrase, d’un air badin, quand rien ne semblait t’importer sur le fond. Elle commençait, je me la rappellerai longtemps, par « Quand je ne te connaîtrai plus… », prononcée sans hâte ni essoufflement, avec la certitude du bourreau souriant… Sous ce regard rouge, c’est m’effacer, lisser jusqu’au marbre les aspérités que je tentais de susciter en toi. Invisible et oublié avant même d’avoir existé pour toi…

 

Pourtant, notre relation n’est que ma construction, abstraite et morbide. Mon hypocondrie amoureuse s’était de toute façon adressée à bien d’autres entre-temps, ou plus particulièrement à toutes celles dont le minois m’évoquait quelque émotion esthétique, Sandra, Anne, toi… Et Pascale, Joanna, Kim, toutes objets de ma séduction éloignée, si peu dangereuse, si forte et sans aucun investissement personnel.

 

Que tu m’aies déjà oblitéré me répugne, mais quoi de plus normal, confronté à une toise et un miroir…

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Rêve... à voir...

Publié le 17 Février 2011 par Luc dans A la recherche de L (du 6-11-02 au 30-1-03)

Tant de péripéties avant d’arriver sur cette plage de Bretagne… qui ne valent pas la peine d’être racontées. Toujours est-il que nous nous retrouvons sur ce plan incliné à quarante degrés, sablonneux, bondé, tentant d’y trouver notre place. Je vois, étonné de te savoir ici, que tu y as pris place, parallèlement à tous les autres comme usuellement, en bikini noir, minaudant, comme à ton habitude. Nous nous approchons. Je constate qu’une place est libre juste au-dessus de toi et commence de m’y installer. Tu esquisses alors un mouvement et te disposes à ma stupeur de manière perpendiculaire à tous, à mon instar nécessiteux, dépendant de tant de choses, dont l’espace.

 

Comme moi, tu enfouis tes pieds d’albâtre dans le sable de peur de les montrer, de peur que d’autres voient le sang s’agiter dans les veines bleuies sous la peau blanche. Je ne me rappelle pas que nous ayons échangé un mot sur ce pan absurde et silencieux. Pas d’autre joie que de te savoir en Bretagne, sous le ciel noir et blanc, que la lumière pâle éventre de hernies à la clarté obituaire.

 

Te voir ainsi, sur le sable, diaphane, dans mon pays, me procure quelque sensation, mais je ne m’en soucie guère désormais, puisque je sais que tu me trouves laid et sans intérêt. Alors je n’ai plus qu’à mourir.

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Apparence

Publié le 21 Avril 2010 par Luc dans A la recherche de L (du 6-11-02 au 30-1-03)

Une journée entière passée à attendre que le sang ait fini de frapper le crâne pour tenter d’en sortir… Mon doigt se promène insensiblement vers la douleur, s’imprègne de liquide lymphatique, s’en étonne, et retourne s’écraser mollement sur le verre. Oubliée cette piqûre continue lorsqu’il s’agit de rejoindre le breuvage doré aux teintes de chêne et de sherry. Pardonnée cette trépanation en cours quand le liquide sèche mes lèvres, lesquelles peuvent dès lors fumer correctement. Ecartées mes pensées des jours précédents concernant une certaine, qui devait bien pouvoir être une ingrate quoiqu’il en fût.

 

Cela me rappelle une voix, entendue de peu, qui me soutenait que rien ne pouvait être fait hors la présence d’un soleil hautement imprévu, qui n’apparaîtrait pas le lendemain, les tenants de la science l’affirmant.

Je suis le lendemain et un franc beau temps domine mon regard. Là encore, la certitude s’est coltinée au réel.

 

Alors devant tant de science, comment ne pas se frapper la tête au plafond, saigner, presser la plaie et ne plus agir en attendant de ne plus se tromper ?

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