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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Cremieu

Publié le 11 Janvier 2008 par Luc dans Arbeit (du 16-10 au 29-12-95)

Deuxième soir sans télévision ; première journée sans eau chaude… Bien triste pays en vérité que celui-là ! Rien ne fonctionne ni ne bouge ; les machines semblent atteintes du même mal que les habitants : l’apathie, la déliquescence… la fin d’une civilisation en un mot. Il faut déployer des trésors d’ingéniosité pour contrarier la mauvaise volonté de ces machines, et de courage pour ne pas succomber à l’effroyable terreur qui prend lorsque l’on reste isolé dans ce pays. Ce n’est que par artifice que je ne ploie… Cette lumière : l’attente, d’un prévisible retour, mais d’une joie certaine. Mais ce mal du pays est-il contagieux ?

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Mc Beth et la bourgeoisie lyonnaise

Publié le 10 Janvier 2008 par Luc dans Jours décisifs (du 6-1 au 5-3-97)

Les noms que je lis et regarde ne cessent de me rappeler au passé, comme les cons que je survis et dont je me garde ne laissent de se ridiculiser.

Derrière leur fard hautain, Leurs Hauteurs feraient mieux de prêter un peu plus attention à leur prose en délicatesse avec l'entendement et la ponctuation.

Que regretter lors ? La raison voudrait que je ne réponde même pas à la question absconse, mais la peur et la frilosité m'y contraignent savamment. Je ressens encore la vanité de mon combat, aigris ma crainte dans une petitesse fourbue.

Les lendemains de fêtes ou de jours agréables donnent toujours lieu à une retombée, durant laquelle la vie ne signifie plus rien. Adieu, insouciance des paroles échangées entre amis ! Adieu, bien-être ! La fatigue et les traits boursouflés ne sont que l'apparence formelle de la joie envolée. C'est également à ce moment que l'on perçoit les insidieuses tentatives de la maladie, laquelle ne vise qu'à s'introduire en chaque pore...

Ainsi il faut concevoir la prochaine fête dès maintenant, l'espérer, sans songer à la retombée, ni aux risques démesurés qui parsèment nécessairement le chemin vers le confort et la vie facile... Quelle merde...

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Voeux d'un ciel de fonte

Publié le 8 Janvier 2008 par Luc dans Erwann (du 11-10-07 au 21-02-08)

Re-, je suis faible, froidi et croquevillé lorsque la nuit m’écarte de son chemin ensommeillé. Assis et penché vers le ciel dans la sombre insertion rectangulaire, je fixe le court horizon de la nouvelle année.

Le ciel est de fonte, égayé par les myriades grisées d’une cendre volage, dont les nuages se déplacent au gré de ma respiration. Derrière eux, je constate que ce ciel part en lambeaux ; il se désagrège en plaques de rouille qui se décollent de lui, se craquèlent et finissent par se disperser sur un sol de même couleur. Il se fissure, s’éparpille lacéré dans des tourbillons immobiles, les scarifications d’une fonte trop ancienne. Les cercles concentriques me submergent lorsque mon regard ne saurait plus se détourner du ciel confiné.

Les formes claires, reflétées par une lumière ne procédant plus du ciel en face puisqu’elle paraît provenir de derrière moi, sont celles de la destruction, alors même que paradoxalement, la sombre austérité de la fonte s’avérait la garante de la stabilité stellaire.

La nuit se poursuivra sans repos dans les grincements, couinements nasaux du métal, avant qu’un feu d’aube ne vienne mobiliser le dos endolori et le cou tordu vers le ciel, virant de la vieille fonte à l’espérance de jours sereins, auxquels je vous confie pour cette nouvelle année.

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Erwann, ar krouadur, pennabeg deus ma peder sizhunioù ehanoù !

Publié le 3 Décembre 2007 par Luc

Ainsi que l'évoque le titre de ce non-article, notre fils Erwann étant né samedi 1er décembre, il existe bien peu de chances pour que je puisse mettre à jour ce site avant quatre semaines (et vive le congé de paternité !).
Par conséquent, chères lectrices, chers lecteurs, chères maisons d'édition, je vous invite à vous replonger plus arrière dans les catégories du passé, nombreuses et passionnantes (si, si !), le temps que je revienne délivrer ma parole joyeuse et enthousiasmante, porteuse d'espoir en l'avenir et de lumière...
Et non, je n'ai pas changé.
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Frappé

Publié le 29 Novembre 2007 par Luc dans Murs gris - ciel blanc (du 23-9 au 23-12-96)

Frappé de manière prématurée par le vieillissement, ainsi ai-je vu un collègue abandonné quelques jours auparavant, frétillant de santé, et que je retrouve immobile au coin d'une rue, devant une porte close en miroir.

Comme le ciel avec lequel je me confonds, je deviens sombre et ébahi à la pensée que cela pourrait aussi m'arriver. Il ne paraît pas malade ou défaillant de ses articulations débiles, pourtant...

Alors au volant de ma voiture, quand nous sortions tous du bureau en file indienne, j'observe la scène qui s'efface avec la nuit pluvieuse. L'eau hache les tunnels de lumière vaguement esquissés par les phares des véhicules. Je ressens confusément que nous devons aller quelque part. Comme souvent, j'arrive le premier. Peu après, deux filles en font de même, descendent de leur auto et se plantent devant la mienne, sous le crachin, regardant le sombre où je me tiens. Elles ricanent de manière méprisante ; j'ignore pourquoi d'ailleurs, et me retournant dans la direction de leurs sarcasmes, je ne peux voir qu'une haie de troènes apposée le long d'un mur.

Elles se retournent aussi, et marchent vers un bâtiment dont l'entrée s'illumine, naufrageuse.

Pendant ce temps, encore halluciné par des heures de vaine recherche, je me remets en mémoire l'image terrible du vieillissement, de la calvitie chenue, du dos voûté, en pensant bien, entre deux éclairs oranges clignotant dans la brume, que cela ne saurait m'arriver : tout comme le cancer, je n'attraperai pas la vieillesse : je suis contre.

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L'anniversaire d'Audrey D.

Publié le 28 Novembre 2007 par Luc dans Erwann (du 11-10-07 au 21-02-08)

Belle Audrey au rouge éclatant,

Pardonne donc ces quelques vers

D'un homme oublieux, et pourtant

Habituellement disert,

Désormais humble et coi, toi tant

Hier était l'anniversaire.

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Vieux granit

Publié le 27 Novembre 2007 par Luc dans Vivre... par dépit (du 24-6 au 20-9-96)

Je suis de retour. Un retour piteux et fatigué sous un ciel toujours plus pesant et assombri... Je pressens à la fois la perte du savoir et  la dissolution des sensations. Il va donc s'agir d'opérer à sa propre sculpture, tailler au couteau dans cette masse crayeuse non pas tant pour ressembler à quelque chose, que dans le but inavouable de toucher à la pureté originelle d'un cristal de roche.

Cela dit, avant d'atteindre la simplicité parfaite d'une silhouette prismatique, les petits tracas, bulles dans le diamant, ne cessent de s'amonceler en cairns grossiers.

Je ne connais que trop mon impatience devant l'indécision et la lenteur inexorable des événements. J'aurais eu envie de je ne sais trop quoi. Comme la pierre, ce presque rien, je ne l'exprime plus, sinon par une dureté parfois affectée d'un coup de masse qui me fend en deux blocs. Je voudrais savoir plier, recevoir et absorber le coup, mais non, je demeure rigide et menace rupture.

Je suis ainsi, un vieux granit recouvert d'une mousse confortable, fouettée par les vents rasants. Je suis un vieux granit gémissant sous les attaques des éléments extérieurs.

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Accélération

Publié le 26 Novembre 2007 par Luc dans Sourires jaunes (du 25-3 au 21-6-96)

Assis, adossé contre un mur et faisant face à l'assistance, je répétai une fois encore mon traditionnel Non. Je ne me rappelle pas exactement ce qui l'avait causé, mais son effet demeura magique. Il devait être dû à la volonté de ne pas vivre de ces matins épuisés et maladifs, pendant lesquels le moindre souffle de vent fait vaciller les fondements du continuer ainsi. Je procédai rapidement au calcul du ratio suivant :

            distance (d) /vitesse moyenne (V) = temps (t) de trajet,

- que je déduisais du temps (t') de repos estimé nécessaire. Devant l'incohérence de la soustraction, j'éructai alors le Non fatidique, calme et sans passion, sans emportement ni même échauffement. Eux partis, je restai seul avec mon intuition.

Le corps au repos, mais les pensées en flammes, que de violentes lumières traversaient vivement, je ne parvins pas au délassement souhaité. Mes pensées tournoyaient sans cesse en se félicitant de leur ardeur à la négation. Peu soucieux de ces bavardes et craignant d'être englouti dans un monceau de paroles légères et futiles, le sommeil décommanda sa visite.

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Doubts even here

Publié le 23 Novembre 2007 par Luc dans Humeurs froides (du 2-1 au 23-3-96)

Lorsque les pensées manquent, à l’aide d’un savant artifice de langage, je m’oblige à présenter un pré fleuri à ma lassitude. Mais rien n’apparaît que la rigole boueuse qui le traverse, éclaboussant ma tentative, la tachant en mouchetis.

 

Il demeure une question : la répugnance au départ devient chaque fois plus insupportable, ainsi que le retour à cette région de latrines, à se tuer ; je sais ce que je perds là où je ne suis pas si je meurs ici, où je ne dois pas être : comment dès lors concilier la volonté de mort et tout ce qui me retient ailleurs ?

 

La réponse n’est pas en ma possession. On a pu me dire qu’il s’agissait de l’amour : qu’en sais-je ? Mais certains matins se cachent cruellement de l’image réconfortante d’un pré fleuri sans fange.

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Comme j'ai bien dormi !

Publié le 20 Novembre 2007 par Luc dans Arbeit (du 16-10 au 29-12-95)

Com-me j’ai bi-en dor-mi ! Apprendre seulement aujourd’hui les vertus de se coucher tôt ! Sûr qu’il va falloir se méfier de l’accoutumance, c’est que l’état de légume ne me contenterait pas, pour le coup ! Je crains cependant le déphasage social : se coucher tôt, c’est être vieux, qui implique la désaffection des jeunes. Alors qu’est-il besoin d’avoir un réveil non bileux si seule la solitude doit le meubler ?

Le lait tourné, pourri ou atteint de je ne sais quelle affection, m’a horrifié, quand assoiffé j’en bus une bonne gorgée. Je manquai de vomir : la solitude me fait le même effet…

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