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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

viens (du 4-2 au 10-5-03)

Parle-moi

Publié le 14 Novembre 2013 par Luc dans Viens (du 4-2 au 10-5-03)

 

Geste commis, présage incertain… Je commence déjà à douter.

 

Pour la première fois, alors que ma tête s’enfonce dans mon bras replié, convulsivement, nous nous sommes retrouvés seuls… et tu as parlé, tant et tant, pour ne rien dire de l’essentiel. Des terres de lumière transpercent le ciel dont je suis les blessures. L’œil fixe devant la terreur inachevée, je me dirige vers elles comme vers toi, vers ce qui me dépasse. Tu m’as abreuvé et j’ai tenté le relâchement, de faire preuve d’une écoute hypocrite lorsque je ne songeais qu’à frôler ta main en te demandant gravement si tu avais reçu ma lettre… Je ne peux y croire. Tu l’as reçue, nécessairement… La blague serait trop sinistre et mon erreur trop grande… Parle-moi encore.

 

Ta froideur de midi dans l’eau qui rit sauvagement au dehors ne me grise pas. Elle me donne mal au ventre, soudain oppressé par tes digressions. As-tu seulement entendu ce que je t’ai dit ? L’as-tu seulement voulu ?


La distance parcourue sur un chemin qui n’était même plus visible à force de pluie et de clartés étranges, trompeuses, ressemble à celle que tu mets entre nous. Ne t’éloigne pas encore. Laisse-moi te goûter, te trahir, m’humilier… t’aimer. T’aimer.

 

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Accompagnement

Publié le 2 Juillet 2013 par Luc dans Viens (du 4-2 au 10-5-03)

 

La pression qui montait en moi a fini par s’expectorer, et me forcer au mouvement.

 

Je me livre à l’action, sur ce chemin inhospitalier, avec retenue cependant, dans la crainte de l’avenir et du retour imprévu. J’y succombe, le souffle court et la bile noire s’épandant dans le corps entier. Je m’y offre donc, dans une subtile essence d’espoir et de renonciation, de languide soulagement et de témérité.

 

La représentation du lendemain est impossible, mais la conviction de ne rien en attendre l’est tout autant. Quelques vapeurs mornes s’exhalent de la pièce trop remplie, dans laquelle je dois désormais considérer que mon fatalisme feint, qui me fera sans doute affirmer, confronté au rejet, que l’acte purement gratuit était celui d’un esthète, a toujours été un expédient bien opportun, un double aveugle à la prise de risque, cette rage qui fait que la vie se ressent dans les veines palpitantes.

 

Risque, action… tous ces mots étranges avec lesquels je me trouve aujourd’hui en prise sensible… de ton fait.

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Acte

Publié le 7 Juin 2012 par Luc dans Viens (du 4-2 au 10-5-03)

Je n’aime pas être humilié devant toi. Chaque fois que ma faiblesse est mise en évidence, ton rire t’éloigne de ce nous irréel, et je ne peux alors plus que rester attentif à la souffrance en me cambrant dans une posture de froid orgueil. Je me gaine, me crispe dans le refus de subir, pour ne finalement plus pouvoir réfléchir, une statue incapable de la moindre réaction… Le vois-tu seulement ?

 

La moindre idée de ton bonheur hors moi est une brûlure, mais je serre tout de même le fer, et c’est dans les odeurs de chair calcinée, de peau en lambeaux noircis, dans le sang qui se durcit à la chaleur, que je puis te regarder sourire de moi sans relever l’offense. Mon acte est aujourd’hui de me planter sur un mur lisse, nu et ouvert avec violence. Puisses-tu l’accepter.

 

Mon acte demain reste indéterminé, oscille fébrilement dans le doute et l’hésitation, mais l’image de tes peauciers rosissant sous des yeux dans lesquels je ne sais pas lire ne laisse de me pousser à m’écarteler plus encore sur ce mur, m’ouvrir encore jusqu’à l’écorchure, jusqu’au démembrement… jusqu’à l’acte.

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Viens !

Publié le 4 Avril 2012 par Luc dans Viens (du 4-2 au 10-5-03)

Que fais-tu ? Le ciel brumeux se confond avec la pièce enfumée dans laquelle je me complais à t’attendre. Le ciel pâme se fond dans ma peau sèche que ne traverse plus un éclat tendre. Je me contente de pendre mon être éteint dans les quelques ombres du discours, mais tu n’empruntes aucune des pistes que je crois t’indiquer. Le bleu léger vire au blanc puis au gris… Mais que fais-tu ? Tout ne me semble qu’effort de ta part quand il s’agit de moi, tandis que je ne concevrais que de marcher ensemble dans la fraîcheur d’une forêt de feuillus.

 

Maintenant, ma tête autogire tourne rotativement sur elle-même, trop vite sûrement, et les murs gris succèdent au ciel gris, au couloir gris, au mur gris. La lumière de ta voix, à heure trop fixe, me heurte, mais l’expérience m’a permis de (condamné à ?) garder contenance, l’humour en dérivatif facile.

 

Et pourtant… je n’aime pas la facilité, dans laquelle je me morfonds cependant, qui me navre et blesse. Tu en es l’antithèse. Je t’aime pour cela, entre autres… Mais comme traditionnellement, j’attendrai que tu partes pour te parler, un jour de brume, de ciel pâle.

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Trop d'appels

Publié le 25 Janvier 2012 par Luc dans Viens (du 4-2 au 10-5-03)

Tant de brutalité dans les voix aujourd’hui…

 

Toi tout d’abord, le vieil homme, aux allures de vieux sage radoteur, de vieux singe captieux et ergoteur, tirant des glorioles de je ne sais quel faux exploit, tout en jouant la fausse modestie, rompu que tu es aux techniques de communication… lesquelles ne me trompent plus un instant ; toi dont l’orgueil et le sentiment de supériorité te flouent sur ta vérité.

 

Toi ensuite, L. que je cherche, qui me parles sans précaution ni ménagement, mettant à mal ma légendaire fragilité et mon sens de l’humour si acerbe mais si démuni lorsqu’un autre vient s’attaquer à ma personne ; toi dont je désespère de la réciprocité du trouble que tu causes en moi, en qui je ne crois presque plus, que je voudrais effacer si n’était ce frein quand tu jettes tes yeux sombres sur ma triste face…

 

Toi aussi, qui m’avoues qu’un homme, c’est utile, alors même que nous avons achevé notre parcours commun voici neuf mois déjà ; toi à qui il a fallu le temps d’une gestation pour constater mon absence et paradoxalement les liens emmêlés qui nous uniront toujours, toi dont la seule voix me fait me rappeler à toi.

 

Toi également, que je ne connais guère, mélange peu subtil entre bourgeoisie et bon sens populaire, sans autre intérêt que ton visage de fouine à l’ironie mordante ; toi, fervente adepte du comique de répétition lorsque tu ne sais que trop que les coups qui me font mal sont ceux qui se répètent lourdement aux mêmes endroits, à un rythme industriel et lancinant.

 

Toi encore, qui me parles de ton ex-fiancé alcoolique, de ton incapacité à la prise de recul et au travail de deuil parce que nécessairement solitaire, de ton erreur systématique d’irréflexion ; toi que j’apprécie pour ta spontanéité généreuse, ta capacité d’écoute et surtout pour ton courage mêlé de sacrifice dans ce que tu viens de vivre.

 

Et toi, ressurgie de nulle part, d’un passé improbable, dont la vie tombe en ruines et qui parviens tout de même à conserver rire et sourire sans jaunisse, lorsque confronté à des événements identiques, je me serais suicidé depuis bien longtemps ; toi dont l’existence terrible ne paraît pourtant qu’orientée vers la fête et la légèreté, dans lesquelles tu tentes de m’entraîner, un salut par procuration.

 

Mais finalement, je reviens à l’important depuis un moment… A toi dont j’ai déjà parlé plus haut : montre-moi que tu ne veux pas de moi, repousse les avances que je n’ai pas faites ; refuse les présents que je ne t’ai pas offerts, les invitations que je n’ai pas commises, les caresses que je ne t’ai pas prodiguées, à la façon dont tu t’étranglas d’une incompréhension surprise lorsque je te nommai, sous couvert d’ironie au vernis culturel, « ma doulce ».

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Rêve 15 Tendresse

Publié le 10 Novembre 2011 par Luc dans Viens (du 4-2 au 10-5-03)

Nous nous retrouvons inexplicablement dans une voiture. Tu es au volant, ce qui est inhabituel, toi que nous avons quittée depuis des années. Emu par ta proximité, j’entame mon traditionnel couplet larmoyant, peut-être plus sincère qu’à l’accoutumée.

 

Il n’existe plus de son, et je devine derrière la vitre conductrice le ciel gris, la petite pluie qui bouche le ciel. Nous devons donc être à Paris. Je dois confusément te faire part de mes regrets quant à nous, puis détourne le regard, non pour chercher la voie mystique, sentir le souffle pénétrant de l’inspiration du sentiment fort, mais bien à cause de cette damnée peur de ma laideur, dévorante autant que bien cachée.

 

A ce moment précis de détresse, tu te tournes vers moi en cessant de conduire. Tout devient de plus en plus gris. Je vois tes cheveux blonds onduler autour de tes yeux bleus et tu apposes tendrement ta main droite sur mon visage, y cherchant mes larmes pour les essuyer, comme ton tempérament optimiste et compatissant te pousse à le faire.

 

Seulement cette fois, rare entre toutes, mes yeux sont restés secs. Le remord est vrai, mais son objet date de trop longtemps pour encore me faire pleurer, mais ta présence à mon côté gauche m’a touché. Et à mon tour, alors que tes doigts fouillent mes cernes toujours à la recherche de larmes que tu ne connais que trop, je porte ma main vers ton visage ému aux sourcils froncés de pitié. Mes doigts se posent sur ta joue gauche et mon pouce caresse ton sourcil droit, le caresse doucement sur la paupière mi-close, de droite à gauche, hypnotiquement, à jamais, et je sens la chaleur de ta pommette sous ton œil tristement bleu, en face de mon œil triste et bleu.

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Petit dialogue sur le sens à donner à une cure de Ginseng suivie par une jeune femme

Publié le 2 Août 2011 par Luc dans Viens (du 4-2 au 10-5-03)

 

-         Ah tu vois bien qu'il est bizarre ton médicament ! Les réflexions suivantes le prouvent indubitablement (en un seul mot). J'ai souligné les passages abondant dans le sens de ce dont je te faisais part... Chaud !

 

Le remède miracle

 

Comme son nom scientifique l’indique, panax ginseng, le ginseng est considéré depuis plus de deux millénaires en Chine comme une panacée. « Pa-naxos » en grec signifie « qui guérit tout » (c'est quelque peu excessif) ! Renshen en mandarin, et Gin Sen en cantonnais, signifient littéralement « racine humaine » ou « racine anthropomorphe » car sa racine fourchue et digitée, portant des rides comme un doigt, évoque une silhouette humaine. Cette particularité, cette signature, est à l’origine profonde de son extraordinaire renommée. En Occident, une réputation fort semblable concernait, pour les mêmes raisons, la mandragore. Dans un cas comme dans l’autre, on imaginait que le sol avait été ensemencé par un génie de la forêt… ou par le sperme d’un pendu ! Il s’agissait donc, plus ou moins, d’un homoncule, sorte d’embryon ou de petit être doué d’un pouvoir surnaturel qu’utilisaient les sorciers et certains alchimistes. Il se constitue, suivant les Taoïstes, de l’union entre les Nuages qui montent de la Terre et la Pluie qui descend du Ciel. Or, les « Jeux des Nuages et de la Pluie » symbolisent l’harmonie du couple dans l’acte sexuel.

 

Le Ginseng, sa racine et ses potions, sont donc censés restaurer l’essence, favoriser l’énergie et éveiller l’esprit. Ils ont toujours été considérés, en Chine et dans tout l’Extrême-Orient, comme favorables à la santé, à la vitalité… et à la sexualité. En effet, le Jing (principe essentiel) se manifeste dans le sperme, le Qi (énergie vitale) puissant facilite l’érection, et l’esprit (Shen) éveillé motive l’imagination et la créativité. En médecine chinoise classique, le ginseng est donc classé au tout premier rang des « Neuf Plantes Royales ». Il répare les cinq viscères, rééquilibre le corps et l’esprit, prolonge la vie, renforce l’énergie, accroît l’essence et facilite la reproduction. Il est donc recommandé pour tonifier en cas de fatigue profonde due à l’âge ou au surmenage physique et intellectuel, pour renforcer en profondeur les défenses corporelles de l’organisme et en cas de difficultés sexuelles.

 

Les vertus du ginseng

 

Ø      Tonifiant : lorsque le ginseng est de bonne qualité, il est utile en cas d’asthénie, de fatigue ou de stress. Suivant plusieurs auteurs, la plante agit à la manière des amphétamines sans présenter les inconvénients de ces dernières.

Ø      Anti-inflammatoire : son action est proche de celle de la cortisone.

Ø      Aphrodisiaque : action stimulante sur les glandes sexuelles.

 

-         Néanmoins tu remarques qu'il y a BEAUCOUP de passages non soulignés. JURISTE !!

 

-         Si je suis un juriste, tu n'es ni plus ni moins qu'une jésuite ! Comment ne pas qualifier de recours à des astuces hypocrites le fait de renverser ainsi la présentation non tendancieuse à laquelle je procédais de ton usage abusif d'aphrodisiaques en tous genres ?

 

Laetitia, tu dois demeurer bien consciente que tous les passages non soulignés ne servent que d'alibi pseudo-médico-philosophico-orientalo-métaphysico-mystico-newageo-bouddhisto-méphisto-aristo-branchouille (profonde, et nécessaire, respiration) à l'occasion de se livrer à des orgies sans nom, des frasques hédonistes habilement celées sous le masque sympathique de l'épicurisme le plus éclairé, des foires sexuelles à la sensualité débridée, dans des clubs échangistes mal éclairés et aux pizzas surgelées !

 

Aaaaah ! (sentencieux et sacramentel, voix tremblante d'émotion, vibrato maximal : ce n'est pas sexuel au fait le mot vibrato, dont Claude François était paraît-il par ailleurs un fervent utilisateur...), je disais donc :  Aaaaah Laetitia ! L'opprobre te recouvre de son manteau diabolique et se lit sur ton front marqué au fer rouge de l'indignité ! La honte de la luxure te souille de ses bras amoureux et méphitiques ! Le veau d'or du plaisir facile et artificiel prend aujourd'hui la forme anodine et voluptueuse d'une pilule de Ginseng, hérétique mandragore des temps modernes... Où vas-tu donc, pauvre pécheresse !?

 

-         Non mais ça va pas non !?

 

-         Là, ma chère Laetitia, tu me scies littéralement : la concision de ta réponse, un prépuce diminué religieusement, sa clarté et son absence totale d'ambiguïté lui donnent le caractère de la synthèse ultime, celle qui confine au divin, à l'omnipotence, une sorte d'éclair d'intelligence rare, le phare salvateur de la raison au bout du noir tunnel de l'indécision.

 

Bon après le brossage dans le sens du poil, ou, pardon, le gommage (puisque tu appelles ainsi le fait de te faire étriller), je n'ai rien compris à ta réponse !

 

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Une idée de l'amour

Publié le 12 Mai 2011 par Luc dans Viens (du 4-2 au 10-5-03)

J’en ai terminé avec la poésie. Je n’ai plus besoin de métaphores dans la détresse. Ma faculté à vouloir être amoureux me navre et me lasse : je ne m’y trompe plus que cinq petites minutes, quelques secondes de doute. Alors je prends toujours le même chemin : je tombe éperdument amoureux… de l’amour que je suis sensé porter à l’autre. C’est mon frisson, ma passion erronée et ma planche de salut, mon Vrai et mon Beau à la fois.

 

Je ne fais rien pour l’autre, sinon me complaire dans l’échec dont je lui offre l’initiative de la rupture. Je ne fais rien d’autre que de ressentir la douleur de l’inachevé, de l’immatérialisable, irréel puisque n’y crois ni ne le veux.

 

Je n’ai d’autre passion que la lumière s’exfiltrant d’une éclipse, de la lumière noire qui avale mes imperfections, les lisse, les fait rendre belles. Je n’ai d’autre amour que le mien, immense et sans teneur ni engagement, propice à tous les renoncements, les concessions essentielles qui font mourir hors sa propre volonté.

 

Une idée de l’amour qui se ferait malgré l’autre, pas à deux, juste dans le mur, dans le son, sans sécurité ni souci du lendemain.

 

Une idée de l’amour pour balayer d’un souffle de poussière les pavillon, monospace, femme(s), chien et enfants…

 

Une idée de l’amour pour te dire que je t’aime… surtout lorsque tu es absente.

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Carole Janier

Publié le 24 Février 2011 par Luc dans Viens (du 4-2 au 10-5-03)

J’errais nocturne dans le vent,

Dans le vent qui riait sauvagement

Parmi les frondaisons, à travers les tuiles,

Sous le ciel mouvant, le bras droit fébrile.

 

Puis j’arrive, tremble à la vue gracile

D’une femme au regard sans borne, qui s’effile

Quand elle me regarde, ému et bravant

Ma timidité légendaire, coupable souvent.

 

Mais très vite, son comportement et son babil

Cessent au profit d’une immobile absence, devant

Ma curiosité inavouée, l’image que je vends.

 

Elle se retourne, désabusée et passe le temps

En attendant que ma séduction malhabile

S’effondre d’elle-même, comme toute entreprise débile.

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Invisible

Publié le 15 Décembre 2010 par Luc dans Viens (du 4-2 au 10-5-03)

Je n’existe pas.

Mes mots se perdent

Dans un halo inconsistant,

Et les conversations reprennent.

 

Je n’existe pas.

Tous s’observent,

Se séduisent, échange

Dont je ne suis que spectateur.

 

Je n’existe pas.

Sectateur, contempteur,

Je suis une idée.

 

Je n’existe pas.

J’ai touché au concept

Sans le vouloir.

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