Tout bruit me fait sursauter désormais,
Comme si mon cœur s’arrêtait
A chaque son inattendu, chaque sollicitation
Et chaque parole me met sous tension.
Bientôt, à force de serrer les dents,
Celles-ci seront usées, pulvérisées
Jusqu’à la gencive, augmentant
Encore la peur attisée.
Les cris au dehors viennent remplacer
Les miens, plus intérieurs,
Et me font frémir de terreur,
Moi, sous écrou tendrement enlacé.
Guère de nuages dans la dépression
Pourtant, celle annoncée
Par mes organes en scansion,
Durcis, presque trépassés.
Je m’en veux de gueuler autant,
Je m’en veux de sourire si peu,
De ne pas être mort encore, à temps,
Alors que ce destin fatal m’est affreux.
Il n’est plus question,
Ne saurait être question
De désir ou de devoir
En matière de mort.
Je songe à vos sourires sans malice,
Qui me touchent et réjouissent,
Mais alors d’où vient ce calice
Qui fait que je dépérisse ?