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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Un interdit absolu : écrire sur le vivant

Publié le 2 Octobre 2015 par Luc in Nerveux vieillard

Les matins se suivent et s’enfoncent désagréablement dans le même ruminement. Je grogne de demi-douleurs hypogastriques, de petits renflements abdominaux, de mini-céphalées parfaitement anodines, de sinus un peu encombrés, de bronches sifflant légèrement, une articulation un poil douloureuse au gros orteil droit.

 

Evidemment, si je me laissais aller, j’imaginerais un cancer de l’intestin, un dérèglement hormonal expliquant ma subite obésité, un début d’AVC, une infection galopante qui va se propager des voies respiratoires aux tympans et au cerveau, un autre cancer mais des poumons cette fois, et naturellement une crise de goutte liée à des abus répétés générant une faiblesse hépatique, puis une hépatomégalie pour aboutir tout naturellement à la cirrhose qui m’emportera, sous réserve naturellement que les varices de mon œsophage n’explosent pas, accélérant mon trépas prévu dans une noyade sanglante.

 

Décidément, le malaise s’empare de mes matinées tandis que les soirs se déroulent confortablement, nos visages souriants orangés par les reflets du feu et de luminaires astucieusement disposés, devisant de tout et de rien avec engagement, passion et humour, amour donc, dans un bien-être palpable mais toujours mû de la tension qu’il pourrait s’achever d’un coup, comme ça, attrait subitement par une séduction exogène. Bien sûr cette merveille intérieure s’entretient, pas comme une plante, auquel cas vu la verdeur de ma main je l’aurais perdue depuis bien longtemps, mais plutôt comme une idée, une création à mûrir.

 

C’est bien pourquoi je ne veux pas écrire sur ce sujet, puisque comme le pensaient fort justement les savants druides, une fois écrites, les choses échappent aux cycles de la vie, elles deviennent mortes, comme le latin et le grec. Et c’est bien pourquoi je préfère me concentrer, écrire sur mes maladies peut-être pas imaginaires et ma mauvaise humeur matinale… qui vient de disparaître au moment où je termine cette ligne.

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L
Moi qui n'apprécie guère les médecins, voilà une ordonnance qui me convient parfaitement ! Embarquez c'est pesé !
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T
ORDONNANCE :<br /> prendre des congés, en Bretagne par exemple,faire de la voile, emmener les enfants et épouse et les initier aux joies de la nvigation; le soir venu un<br /> bon repas de fruits de mer, une histoire aux enfants sur la forêt,de Brociélande ; un petit verre de bourru, une longue nuit dA'mour.<br /> <br /> A REPETER 8 JOURS
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