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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

ma c'halon koar (du 6-1 au 24-6-10)

Brasse coulée

Publié le 10 Mai 2010 par Luc dans Ma c'halon koar (du 6-1 au 24-6-10)

Tout mon corps se fend,

D’efforts, d’invitations,

Et se craquèle, menace

Ruine.

 

Le malaise gagnant,

Le match et sa destination,

Je me trouve en nasse,

En bruine.

 

Point de mai plus lent

Dans ma déréliction

Que celui-ci, tenace

Ruine.

 

Je demeure à cran,

Le corps sans passion,

Qui me harasse

Sous bruine.

 

Il va falloir sang,

Aller sous tension,

Pour qu’enfin passe

Ruine.

 

Se réveiller dormant

En toute illusion,

Sortir d’une impasse

De bruine.

 

N’y croyant cependant

Guère, mon affliction

Dans la bruine s’agace

De l’inévitable ruine.

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Pour Onfray contre Roudinesco

Publié le 29 Avril 2010 par Luc dans Ma c'halon koar (du 6-1 au 24-6-10)

On m’a informé tout récemment de la violente polémique existant entre Michel Onfray et Elizabeth Roudinesco, au titre de « fidèle soutien » du premier cité, relativement à la sortie de son dernier livre consacré à Freud.

 

Dans un premier temps, ma prudence légendaire me recommande de répondre : « Fidèle soutien, n’exagérons rien ! OK j'ai lu les quatre premiers tomes de sa contre-histoire de la philosophie, mais je demeure assez kantien au fond, comme Luc Ferry par exemple ! » (non, là, je plaisante).

Je me suis donc plongé avec délectation au début, avec aigreur ensuite, et désolation enfin dans la découverte des tenants et aboutissants de la polémique, et j’en suis parvenu aux conclusions suivantes.

 

Bien que n'ayant pas lu le livre d’Onfray sur Freud, je trouve consternantes les réactions de Roudinesco et Rotfus. Pour moi, le premier mérite d'Onfray est à peu près similaire à celui de Stéphane Guillon aujourd'hui ou de Pierre Desproges au siècle dernier : envoyer de grands coups de pied dans les termitières les plus établies, en bouleversant leurs paradigmes à l’aide de leurs propres pratiques et langage, dans un seul but, provoquer le choc initial préalable à toute réflexion ou remise en cause. Un peu à la manière de la Glace dans « La voie de Bro » de Vladimir Sorokine.

 

Malgré cette apparence de sérieux, de didactique parfois, bien sûr qu'il ne faut pas prendre au pied de la lettre les déclarations incendiaires et le style volontiers provocateur ! Agir autrement relève de la bêtise : là où Roudinesco se serait grandie en prenant de la hauteur et en souriant, elle n'a fait que jouer les harpies dans un triste style séquentiel, un point par point sans humour ni intérêt, long et indigeste comme la prière psalmodiée d’une vestale violente et apeurée de cette religion laïque qu'est la psychanalyse...

 

Rotfus et Roudinesco sont aussi sinistres que notre ministre Besson accusant Guillon d'antisémitisme, la tarte à la crème ultime envoyée à la face de l'histrion.

 

Houellebecq (dont je n'ai lu aucun livre d'ailleurs, ce me semble) avait aussi eu à souffrir ce type de réaction voici une dizaine d'années. Je suis contraint de dénoter à cet égard une singulière identité de qualificatifs par rapport à l'affaire qui nous occupe aujourd'hui.

 

Les qualificatifs sont encore pareils lorsqu’il s’agit de décrédibiliser la nouvelle gauche (Parti de Gauche, NPA) en assimilant à peu de frais son antisionisme (qui n’est qu’une variante de l’anticolonialisme) à de l’antisémitisme.

 

L’accusation « brune » relève de la facilité sémantique, et procède d’une condamnation sans recours de celui qui en est l’objet. Elle ne donne lieu à aucune vérification [1] autre que les affirmations des habituels spécialistes en la matière, qui ne sauraient être que juifs puisque seuls compétents pour décider sans discussion ce qui relève de l’antisémitisme ou non. Rotfus et Roudinesco, dans le procès qu’ils font à Onfray, se soucient de Freud et de la psychanalyse comme d’une guigne : seul importe à leur complexe galopant de persécution l’antisémitisme vrai ou supposé de Michel Onfray.

 

Je suis sincèrement déçu que Jacques Hoarau soit tombé dans le piège d’une telle facilité. Probablement regrettera-t-il sa prise de position lorsqu’il sera rejoint, sous peu à n’en pas douter, par d’autre philosophes tels BHL, André Glücksmann, Alain Finkielkraut, des âmes outragées par le désormais SA Obergruppenführer [2] Onfray, telles que Serge et Arno Klarsfeld, Arthur, toute l’équipe cosmopolite du dernier film d’Alexandre Arcady et globalement tous les amis de Sarkozie que nous voyions se pavaner devant le Fouquet’s un sinistre soir de mai 2007.

 

Et alors, quoi ? – comme dirait Socrate au fougueux Glaucon-Onfray – Ne nous accorderons-nous pas sur la nécessité de calmer le jeu médiatiquement sauf à encourir le risque d’une nouvelle affaire Rotfus ?



[1] La critique très positive du bouquin d’Onfray par un groupuscule d’extrême-droite ne sévissant que sur Internet (Extrême résistance, dont l’emblème empli de finesse n’est autre qu’une SS Totenkopf…) est en effet un argument inébranlable assurant de manière irréfragable le fascisme du philosophe, nouveau Carl Schmitt : à quand une photo retouchée de Michel sous une croix celtique et entouré de flambeaux ? L’écœurement face à de tels procédés menace…

[2] Compte tenu de l’épicurisme d’Onfray, de sa consommation de pâté d’avorton et de sa pratique régulière de la masturbation, je pensais judicieux de le classer parmi les SA plutôt que parmi les SS.

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Lettre à Mr B.

Publié le 19 Janvier 2010 par Luc dans Ma c'halon koar (du 6-1 au 24-6-10)

Tu me pardonneras tout d'abord le caractère tardif de ma réponse, le contenu de ton message invitant tout de même à une certaine réflexion exclusive de toute réaction simiesque (c'est-à-dire l'adjectivation du substantif SMS).

 

Tu ne me verras pas rosir à l'aveu de ton admiration, et c'est grand dommage ! Je préfère donc revenir à la circonspection que tu évoquais à la lecture de mes vœux. Tu as fort justement deviné la contradiction profonde qui me secoue quant à l'avancée du temps : si je tends à considérer que la mort n'est rien et ne me touche en rien, j'en redoute pourtant avec grande terreur toutes les prémices ! La dégénérescence physique est l'une d'entre elles, la plus majeure probablement : sont-ce les puissantes aspirations des origines celtiques ou franques, civilisations guerrières dans lesquelles l'avilissement des performances physiques marquait une irrémédiable faiblesse prélude à la déchéance dont seule la mort parfois volontaire délivre ? Ou n'est-ce que la marque d'un orgueil démesuré pris dans l'aporie de la recherche impossible de la beauté ?

 

Je ne parviens pas alors à me détacher de ce satané héritage judéo-chrétien, bien plus ancré en moi que je ne le pensais et qui se manifeste par l'iniquité absolue de l'humilité : je pencherai donc pour le second péché, l'orgueil plutôt que l'impiété... Mais après tout, de Maistre ne disait-il pas qu'entre Dieu et l'homme, il y a l'orgueil ?

 

Tu parlais de "l'acceptation parfaitement sereine et consciente de l'aboutissement inéluctable de toute vie". A mon tour d'admirer ta sagesse presque stoïcienne sur ce coup là. La lecture des Consolations de Sénèque m'avait rempli de lumière, mais mon caractère ne doit pas pouvoir se résigner, et la sérénité m'est un concept parfaitement étranger, ce qui explique peut-être mieux la tonalité de mes vœux.

 

Il est heureux que nous ayons pu discuter, même légèrement et dans le rire moqueur, de ces choses profondes qui font de nous des hommes : l'ambition, l'espérance si politique de se faire une place dans le monde, la croyance en la possibilité sinon d'une île, du moins de faire quelque chose, la vie jusqu'à la mort en somme.

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Voeux quadrifides

Publié le 6 Janvier 2010 par Luc dans Ma c'halon koar (du 6-1 au 24-6-10)

Le soleil hiémal reverdissant la plaine ne vient pas changer la sensation de confusion.

 

Entre jeûne quadragésimal avancé à la solennité de l’Epiphanie et souvenirs d’une opulence exagérée, le cœur se révèle hésitant, et baigne dans une âpre oscillation. Et je bois à la santé de la nourriture rejetée, la laissant à ceux qui nous ont quittés.

 

La froidure au dehors se mêle d’une chaleur excessive dans une âme qui brûle des témoignages d’amour et d’amitié qui lui ont été prodigués voici quelques jours. Et mon crâne tournoie en fumant dans la nuit, plus grand, plus pâle et maigre que d’ordinaire.

 

Une marche supplémentaire vient d’être descendue dans l’obscurité désormais, entre la fin du grand péché radieux et l’Irrémédiable, le passage de Rimbaud à Baudelaire et de la force à la raison, de l’ambition tue à la décrépitude, dans le Bag Noz qui mène de trente à quarante ans.

 

Finalement, la confusion ensoleillée du nouvel an repose sur les toujours mêmes fondements. Entre la vie que nous respirons sans crainte et la mort qui jalonne consciencieusement notre vie, nous faisons le choix en deux mil dix de penser à notre amour, nos amis, notre famille, à nos défunts. Doue da bardono an Anaon.

 

 

A wintry sun is coming and lighting the greening plain, without yet changing our feeling of confusion.

 

Between an unripe Lent fast and the remembrance of the inflated fullness, my heart is proving loath in a bitter jiggle. So I’m swigging the outcast food’s health, preferring to trust it to the ancients.

 

The chill outside blended with an excessive heat in my burning soul, when it welcomed the evidences of love and friendship, four days ago. And now my skull keeps on swirling and smoking in the night, taller and paler and skinnier than before.

 

I’m going downstairs now, eternal stairs without banisters for a damned man, another stair in the darkness, handing Rimbaud on to a quadragenarian Baudelaire, the might on to the reason, a hushed up ambition on to the old age, in the flying Hollander that has carried me through thirty to forty years.

 

New year’s day has come and the basis of this sunny confusion is at last always the same: between the life we’re breathing without any fear and the death which dutifully used to form the boundary of our lives, we are fixing on our love, our friends, our family and our late ancients. Doue da bardono an Anaon.

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