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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

les reves se terminent toujours (9-4-31-7-01)

Mariage

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Les rêves se terminent toujours (9-4-31-7-01)

367                                                                                                                              09-07-01

 

 

 

Le soleil décline en dardant les visages ravis. Les cris d’enfants déchirent le silence venteux et verdoyant. La pinède et la bruyère exhalent leurs senteurs habituées et sèches. Je goûte l’anis sucré d’une angoisse passagère et laisse les doigts de l’air possessif caresser ma face meurtrie.

 

 

 

Telle est-elle, la vision des lèvres souriantes, clamant bruyamment leur bonheur absurde, et laissant filtrer leur haleine douteuse, boursouflée d’une méridionalité aillée, qui m’enveloppe maintenant.

 

 

 

Je vois encore le sourire forcé, le petit rire contraint, l’odeur de la sueur sous le costume trop rigide, cette pâte d’amande témoin d’une fragilité conquise par le contact de l’étoffe sur la peau.

 

 

 

J’observe alors la danse sans cause, multipliée dans le brouhaha où la musique s’est perdue sans rémission.

 

 

 

Je renifle les effluves fatiguées de la fatuité faite mouvement, et lape ce vinaigre, cette lie qui submerge l’intérieur de mon corps prostré.

 

 

 

Je reste fixé devant l’absurdité, le ridicule de la rétention à l’amitié, dont le coassement des mauvais conseils écrase le violoncelle de ma raison, dénature la saveur de mon fiel, pour finalement salir mon aura...

 

 

 

Je tiens mon estomac pour ne pas aller vomir.

 

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Fête et doute

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Les rêves se terminent toujours (9-4-31-7-01)

368                                                                                                                              14-07-01

 

 

 

La terrible rengaine redémarre... Celle du comportement en public, cette agoraphobie qui me tue lentement par bouffées successives d’autisme ou d'agressivité gaffeuse. Mon sort heureux se fonde peut-être sur l’hésitation malsaine entretenue entre ces deux pôles. Jeter un trait puis le retirer, une blessure propre, le rire absolvant tout.

 

 

 

Mais lors, m’amuse-je ? C’est moins en rire avec sincérité lorsque l’esprit n’y est pas ? Je sais pérenniser mes énormités, par intelligence didactique, ailleurs entre la fête et le doute.

 

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Rêve d

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Les rêves se terminent toujours (9-4-31-7-01)

369                                                                                                                              23-07-01

 

 

 

Je suis en costume sombre, plutôt élégant à ce qu’il semble ... Attablé, en compagnie de collègues de travail parmi lesquels je ne reconnais pourtant qu’une seule tête familière, grotesque, j’éprouve l’angoisse certaine de celui qui n’a rien à faire là...

 

 

 

C’est sûrement pourquoi je me retrouve sans transition, toujours dans la même tenue, sur un vélo de course, jouant la victoire en mano a mano avec l’unique adversaire qu’il me reste. Nous pédalons rapidement ; l'autoroute facilite d’ailleurs ce fait. Les sensations sont bonnes, mais c’est à ce moment de pleine puissance que je vois mon protagoniste démarrer violemment sur ma droite, en danseuse effrénée.

 

 

 

Alors que sa taille se réduit à mes yeux, j’appuie plus fort et accélère à mon tour, espérant contrer son départ. En vain. Il me distance inexorablement. Mon effort se poursuit ; l’asphyxie et la tétanie menacent. Je donne plus que je ne peux, que je n’aurais imaginé.

 

 

 

Il n’existe plus de son  lorsque mon rival n’est plus qu’un point se fondant à l’horizon, qui grossit maintenant du fait qu’il ralentit, qu’il passe la barrière de péage signifiant l’arrivée.

 

 

 

Malgré mon épuisement, mon dépassement, je suis donc vaincu...

 

 

 

Franchissant à mon tour la cabine du péage, je méprise le réceptacle à monnaie et pose un pied à terre, pour fléchir le tronc en m’agrippant d’une main au guidon. Eviter la chute ridicule. Je pleure trop de larmes et salivé abondamment, une noria de crachats roule vers le sol goudronné. Ma tête tourbillonne et bourdonne insupportablement.

 

 

 

Des gens dont j’ignore les intentions réelles me soutienne t alors vers une tente militaire de conception ancienne, où je chois sur un lit de camp.

 

 

 

Sans avoir le temps de savourer ma défaite, une femme entre et s’allonge à demi sur l’autre lit de camp. Elle est âgée d’une quarantaine d’années. Ses cheveux châtains coupés au carré entourent un visage aux traits lourds, malgré un entretien évident, sur lesquels viennent se greffer deux grands yeux marrons sans intérêt.

 

 

 

Les badineries d’usage et de présentation expédiées, elle se décrit comme psychologue et entre sans détours, étonnamment pour quelqu’un de sa caste, dans le coeur du sujet. Elle remet en cause ma performance du jour du fait de l’ingérence de deux verres de muscadet le midi à table avant la course.

 

 

 

-          Ce n’est pas un produit dopant que je sache ! -

 

 

 

Toutefois, elle poursuit en précisant :

 

     

 

-          Votre problème, c’est l’alcool... -

 

 

 

Je ne le sais que trop, Madame, mais je n’ai pas envie de vous écouter aujourd’hui. Je songe encore, fébrile, à ma défaite inévitable.
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Natte

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Les rêves se terminent toujours (9-4-31-7-01)

370                                                                                                                              27-07-01

 

 

 

La vue de toi assise sur un fauteuil, donnant de tes mains sur la nuque le volume nécessaire à tes cheveux blonds, a accentué mon désarroi...

 

 

 

J’ai perdu le chemin et ai parlé froidement, ressentant fortement que les enjeux me dépassaient. J’ai joué froidement en espérant une demande qui n’est pas venue. J’ai parlé, dans un curieux paradoxe, dans une fausseté incroyable, laquelle ne signifiait pourtant que la vérité d’une histoire ancienne. J’ai mal de tes reculades.

 

 

 

C’est alors, autre toi, que tu t’es plantée devant moi, en levant les bras pour replacer tes cheveux blonds. Je reste ébahi devant tes aisselles limpides et pour cela je pourrais t’aimer. Tes yeux et visages m’attirent. Je dois lutter pour trouver quoi que ce soit s’opposant à notre union...

 

 

 

Mouais... Comme avec la première autre, ces damnés gosses qui font de l’univers un cagibi perclus et cacophonique. J’ai cru pouvoir les supporter, puis les aimer, mais définitivement, dans leur hypocrisie sournoise, leur geignardise empreinte de colère capricieuse, mettant à mal mes nerfs évanescents, je les hais de toute mon âme, du moins jusqu’à ce qu’ils se construisent. Je ne saurais, malgré tous les efforts infligés en ce sens, m’apitoyer sur leurs plaies et larmes. Je ne peux m’extasier devant leurs rires et sourires inentendants... défécations, ni borborygmes langagiers. Leur regard fourbe, perfide, mesquin, me donne à la violence... La pusillanimité de leur mère m’étonne plus que me révolte... Je hais les enfants, stupides enfants.

 

 

 

Mais la vue de tes aisselles si lisses et douces provoque en moi une demande charnelle. Celle-ci me rend capable au regard de mon prétendu amour pour l’autre, dont j’entretiens la perte avec un soin maniaque et attentif, dont elle a consommé la fin à petit feu en me reprochant ma maladie, ce que je suis...

 

 

 

Tout cela n’est guère plus. La solitude reprend son dû, et je ressens toute la difficulté, pour me convaincre de son bon droit, de lutter contre elle.

 

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Kenavo

Publié le 30 Septembre 2005 par Luc dans Les rêves se terminent toujours (9-4-31-7-01)

371                                                                                                                              31-07-01

 

 

 

Par deux fois, j’ai ressenti si nettement la fin dans tes paroles amicales.

 

Par deux fois, je n’ai pas voulu y croire.

 

Les échanges de politesses en aval

 

Ont achevé de me convaincre, de me faire mal et boire.

 

 

 

Par deux fois, j’ai renoncé à avouer ma terreur de continuer.

 

Par deux fois, je me suis contenté d’être lâche.

 

Par tes voies escarpées de disparition dans les nuées

 

Sauvages d’un monde inconnu de moi, tu as marqué cette date d’une tache.

 

 

 

Par deux fois, ma muétude s’est opposée à la tentative de normalisation.

 

Je ne pouvais à tel point faciliter ta tâche,

 

Et je ne pouvais mettre seul mon cou sur le billot de ta hache.

 

 

 

Par deux fois, en me montrant distant, j’aurais voulu que tu saches

 

Que tout se termine en déréliction,

 

Que les rêves se sont achevés en ce jour d’inaction.

 

 

 

                                                - Inaction, n’est-ce pas ce que tu m’as toujours reproché ? -

 

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