2 novembre 1988 à Venise.
Déception mortelle…
Les amis s’éloignent,
Dans le temps et la présence.
Ils se perdent le long
De canaux obscurs,
Longs, eux aussi,
Et gris sous le ciel trop haut.
Les murs s’enlisent de paroles
Mesquines, de promesses…
S’il se trouve un chemin
Dans le clapotis funéraire,
Il est de gravier crissant,
De pâles croix, de plaques,
De marbres éteints.
Les sonneries s’évanouissent,
Il a disparu…
Il s’est éloigné,
Il s’est noyé
Puis s’est soigné,
Mais le retour devient…
Inutile…
Le verre brisé sous les pieds,
Les meurtrissures paraissent bien douces.
L’échec ne vaut-il pas mieux
Qu’une réussite ternie
Par la solitude des foules ?
Les jeunes cœurs sont naïfs,
Sur le soleil et le sol,
Les jeunes cœurs sont naïfs.