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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Apologie Smartshot.fr

Publié le 18 Août 2008 par Luc in Contrôle (du 4-6 au 26-9-07)

ndla : une fois n'est pas  coutume, je vous livre cet article, lequel ne parle pas de ma seule et pauvre personne, et se trouve consacré à un photographe de talent.

Smartshot (©) (http://www.smartshot.fr/) est un site né en 2001 du projet artistique du photographe Christian Coulombe, et bien évidemment consacré à la photographie.

 

A priori, l’intitulé même du site interroge l’amateur béotien : s’agit-il dans une traduction piètrement littérale (smart shot(s)) d’une compilation de « prises de vue astucieuses voire artificieuses » ? Ou encore peut-on l’entendre, par la grâce de la polysémie anglaise, au sens figuré d’une douleur « cuisante et brûlante » (smart's hot) ?

 

Les deux, votre Honneur ! en ce sens que les thèmes abordés y sont variés.

 

Dans la première analyse, l’artifice visuel se fait lumineux et ludique. On soulignera particulièrement les magnifiques et surréalistes prises de vues consacrées à la Camargue vue du ciel (fruits d’un travail que l’on assimilerait trop vite et faussement à celui de Yann-Artus Bertrand), ainsi que de bonnes photos de voile (reportage photo sur les éliminatoires de l’America Cup à Marseille, par exemple), voire quelques shootings de mode pour les amateurs.

 

Au sens second, les sens viennent à brûler lorsque nous trouvons dans ce site une vision rare et originale du nu artistique. Eloignée de toute pornographie dont le caractère explicite et fruste l’exclut le plus souvent du monde de l’art, la photographie érotique, osons le mot, de Christian Coulombe peut surprendre en ce qu’elle manifeste, concomitamment, deux émotions réputées incompatibles :

 

-          un désir évident, l’amour de la chair et la réhabilitation du corps que si longtemps les platoniciens et l’Eglise romaine ont combattu (nous renvoyons à cet égard à l’excellent dernier opus de Michel Onfray, T2 de sa contre-histoire de la philosophie, « Le christianisme hédoniste ») ;

-          et une approche que l’on pourrait souvent qualifier de sombre et contemplative : des noirs et blancs presque expressionnistes, soit brûlants comme ceux mettant en valeur la fantasque Darine, soit au contraire glaçants ; des rouges désespérés dans le début des années 2000 jusqu’à des contrastes allant parfois jusqu’à la distorsion, à l’image des liens de corde et d’or enserrant l’altière Sisera, ou des architectures métalliques disloquant la magnifique Sandra, voire les toutes récentes couleurs de la parfaite H3A invitant au songe fétichiste…).

Cette approche privilégie indiscutablement la mise en scène du corps et des lumières par rapport à toute volonté de faire découvrir au spectateur la personnalité du modèle dès lors désincarné, l’image inaccessible du désir.

 

Peut-on réhabiliter son corps en vue de l’aimer et partager par la voie d’une photographie dont il n’est pas réellement le centre principal ? Pour ce photographe là et les modèles qui ont collaboré à son travail, la réponse est sans aucun doute positive.

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