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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Je ne sais pas

Publié le 16 Janvier 2006 par Luc in Autopsie du désir en fuite (1-1 au 29-6-02)

Troublé par le son de la pluie sur les feuilles, ce grand bruit étonnant, je n’ai pas su entendre… Ton attitude me laisse perplexe : en un mot comme en cent, j’ai l’impression que tu m’aimes sans vouloir me le dire désormais. Tout cela ne change rien après tout, puisque emporté dans les vapeurs de tubéreuse, je me rapproche du liquide blanc, source du plaisir et de l’oubli solitaire, le verre, la pornographie, quelle différence ? Pour oublier cette plante, j’ai parlé d’une autre, fidèle à mon habitude maintenir fermement sous l’eau la tête du débat : la mandragore, ses racines plus particulièrement. Les souillures et le sperme des pendus les nourrissaient. Pour ma part, je ne mange plus et seule mon habileté verbeuse me donne suffisamment de chaleur externe, par la réaction que j’observe chez mon interlocutrice, pour calmer mon athymie… Les bavardages sont inutiles quand tu te diriges vers moi, si vite, ne me laissant le temps du réflexe de survie, douce prédatrice bousculant les principes arrêtés la veille avec ta victime… Nos lèvres s’aiment ainsi que nos mains. Mais nos corps se méfient de l’emportement, de l’euthymie, maintenant. Alors nous ne nous aimons qu’à moitié, vides ou pleins, une insupportable mesure de notre commune nécessité l’un(e) à l’autre. 

 

Tout le lugubre du terrible pouvoir de la séduction m’entoure d’un froid angoissant. J’ai du couper court à nos émois, contre ma volonté et mon désir (contre les tiens également), mais respectant en cela nos propres peurs.  

 

A cette heure, je ne sis pas si j’ai fait le bon choix, et le regrette déjà au vu de ton visage profondément triste, saisi entre deux rideaux de pluie lors de ton départ prématuré. 

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