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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Quarantaine des 40 ans

Publié le 6 Novembre 2012 par Luc in Ernez (du 31-12-10 au 21-4-11)

Moi qui pensais qu’elle avait disparu ! La croyais morte et enterrée, enlevée en Loire-Atlantique, ou même, en cauchemar éveillé, mariée et enceinte ! Elle revient !

 

En somme, je m'exprimais avec l'enthousiasme de ma jeunesse, dont elle pardonnerait l'émotion et la confusion, pour regretter amèrement qu'une nouvelle rencontre fût impossible. La seule hypothèse d’une possibilité, misère de misère ! C’eût été à s'en tordre les mains, le souffle court, pâle et tourmenté... Le calme revint cependant avec le mode épistolaire, plus sage, moins impétueux.

 

Après un ancien légionnaire, voici qu’elle mettait à son tour le couvert s’agissant de mes pratiques sportives. Ah le sport ! « Toute la question est là » pensai-je : j'avais en quelque sorte raccroché les crampons sans le vouloir réellement (quelques problèmes de santé suivis l'agonie de ma grand-mère, les conditions hivernales, les contraintes calendaires, etc. Toutes les excuses étaient bonnes pour ne pas aller brusquer mon cœur défaillant lors d’un quelconque effort). Etrangement, un syndrome de Raynaud au majeur de la main gauche apparut à cette période, de même que l'angoisse fêtait son grand retour après plus de cinq ans d’absence, quoique certains rêves récents aient pu en constituer les précurseurs. L’oversize luggage que constitue le mariage de pépins physiques bénins et de l’angoisse arriva donc. L’hypocondrie, les pulsions de mort immédiatement refoulées de manière véhémente : je voulais profiter encore de mes enfants, les voir grandir, je ne pouvais pas crever alors, la colère ajoutant encore à la peur…

 

Crise de la quarantaine, sûrement, chers lecteurs ! Certainement même : comme la sensation de passer de l'autre côté du sommet, vers la pente, le déclin.

 

Mais rassurez-vous, nom de Dieu de bordel de merde de vérole arabe, il est pour moi hors de question de tomber dans cette nullité ontologique qui consisterait à acheter une moto, faire de la salle, multiplier les sex-friends meetiques pour se prouver la pérennité de sa capacité de séduction (je n'ai jamais eu le moindre espoir sur ce point même quand j'étais jeune) pour ne pas dire de turgescence !

 

Non, ma quarantaine est tout le contraire de ce que ma mère appela avec désespoir la période de « la quéquette en fleur » ; elle serait plutôt à l'image de ce qui l'a précédé : l'amour est la plus grande force, la plus brutale et la plus cruelle, mais aussi la plus douce et la plus magnanime, c'est l'élan vital de Lucrèce, la volonté de puissance de Nietzsche, toujours entre ombre et lumière. Ma seule raison.

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