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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Non (ou lettre à une amie déçue)

Publié le 18 Avril 2013 par Luc in Anne (du 19-11-03 au 5-4-04)

Supposant te connaître, au moins un peu, que de courage ne t'a-t-il pas fallu pour ouvrir les portes, oser parler de l'inavouable amour ou souffrance, ce qui revient souvent à la même et terrifiante sensation. Tu as eu raison, malgré tous tes doutes, de choisir l'aragne mondiale comme vecteur, s'agissant de moi du moins. J'ignore quelle eût été ma réaction face au verbe, tandis que te lire fut touchant (sans aucune connotation de mièvrerie, je suis à cent lieues de cette seule pensée...) et propice à la réflexion.

 

Ma cécité est certes à la fois vraie et légendaire, mais te concernant et contrairement à ce que tu sembles penser, je t'ai entendue, ou plutôt pressentie. La fermeture de cette porte de moi-même, je l'avais imaginée non équivoque lors de cette fameuse discussion que nous eûmes l'été dernier, au cours de laquelle nous discutâmes peut-être pour la première fois de notre brève histoire commune en 1991. Je me souviens avoir prononcé, la gorge serrée et les yeux piqués, la phrase concluante « (...) mais tout ça, c'est le passé ». Si je regrette toujours aussi sincèrement la fin de notre aventure (dans la mesure où je ne l'ai toujours pas comprise), je ne pensais pas m'être exprimé si mal que j'eusse pu t'induire en erreur durant ces mois. De toute façon, on ne revit pas le passé, fût-il inachevé.

 

Je peux comprendre parallèlement le cruel « les habitudes ronronnantes de notre amitié », bien que ne m'accordant en aucun cas avec le fond de cette affirmation (la forme finalement assez bourgeoise de nos rendez-vous ayant dû aider à la pique de désespoir). En tout état de cause, ce que tu m'as dit ne remet rien en cause, ni mon amitié sincère, ni mon indéfectible soutien, envers et contre tout, ni moins encore l'absolu respect que je te porte à tous égards (malgré ta navrante tendance à démolir ma déjà piteuse littérature !).

 

J'entends ta souffrance et pour trop la connaître, mon empathie t'est acquise.

 

Dès lors, la note dramatique finale de ta lettre (il n'est plus question de support informatique en la matière) n'avait pas lieu d'être, tu ne pouvais en douter vraiment.

 

Je serai prêt, si tu le souhaites, à poursuivre un dialogue cathartique, ou au contraire, si tu juges préférable de ne plus aborder ce sujet, à n'en souffler mot.

 

Je te remercie encore pour ce que tu es.

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