Manou

Tu ne sauras probablement jamais combien te revoir m’a répugné, écœuré... Ressentir avec puissance l’ensemble de sa propre vacuité d’esprit un moment unique n’est guère agréable.

Qu’allais-je donc me lamenter, tous ces derniers temps, sur ma décision, mon amour perdu, quand un seul sourire appuyé de ce regard désarmant suffit à me faire chavirer dans l’oubli !

Ma ténacité sentimentale se trouve faillible et volage. Je suis incapable d’aimer vraiment... Voilà tout ce que ta rencontre a pu provoquer... Et en sus je te mens !

Aurai-je le courage de te l’avouer ? Lorsque les restes de dignité se seront évanouis dans un verre, que ton historiette septentrionale sera décédée de sa belle mort, que ta sœur m’écoutera vraiment, alors oui... Mais avant, réfléchissons bien : que j’aime ta beauté paraît indéniable, mais la question demeure : qu’aime-je d’autre ?