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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Caroline Fourest : vox glaciei

Publié le 16 Décembre 2011 par Luc in Non Amor Fati (du 26-10-11 au 4-5-12)

Les femmes de droite ont toujours quelque chose de glaçant, le regard de Chantal Jouanno, la bêtise de Nadine Morano, les yeux roulants de Roselyne Bachelot et la trogne inquiétante de n° 1, pardon, Bernadette Chirac. Cela s’est encore confirmé ce matin, 16 décembre 2011, sur France Inter entre 8H20 et 8H55.

 

Si nous avions l’habitude des piaulements libéraux de Laurence Parisot, la petite hyène au regard fou et perçant, la main griffue mais invisible des marchés, la voix métallique des nouveaux Dieux Sondages, il fallait s’attarder sur une autre femme - pardon une simplification abusive peut constituer un abus de langage Sinéique susceptible de m’envoyer sur le bûcher du machisme intégriste, nous disions donc - sur le cas d’une autre femme : Caroline Fourest.

 

Je dois admettre qu’avant ses éditos sur France Inter – on me reconnaîtra le fait de ne les avoir pas (encore) qualifiés – je n’en avais ouï dire que par le biais de son livre sur Marine Le Pen. Les semaines passant, je supportais de plus en plus mal sa voix, mal posée, glaciale, mal lunée, sourdement agressive, mal à l’aise et pleine d’une haine revancharde, bref un effet que je pourrais comparer à celui que me procurent les voix de… Laurence Parisot et Marine Le Pen, tout le contraire des voix de Sylvie Coulomb (http://hontes.over-blog.com/article-1648962.html) et Kathleen Evin (http://hontes.over-blog.com/article-1648986.html), qui m’horripilent tout autant, mais ce n’est pas le sujet.

 

Une voix de droite donc, mais aussi le ton : autoritaire, ne souffrant pas la contradiction, donneur de leçons irréfragables, comme… Philippe Val, la contrefaçon de Pascal, ou Jean-Luc Hess, dit Rudolf… ou Benyamin Netanyahou… ou Isabelle Alonso (http://hontes.over-blog.com/article-1648946.html), mais nous y reviendrons. Une enquête fouillée (comprendre au-delà de Wikipedia) s’imposait donc.

 

Le visage de Caroline Fourest se marie très bien avec sa voix, et je n’aurai d’autre commentaire sur le physique, comme l’on dit (quoique celui de la gente Fiammetta Venner eût appelé quelques observations : « C’est Batskin ? Non non, tout le contraire idiot ! »).

Je nourrissais donc d’infinis préjugés contre Caroline Fourest : je n’aimais ni sa voix, ni son ton, et elle était donc de droite, probablement rédactrice en chef de Challenges ou La Tribune, ou de quelque autre canard sinistre, dont les conférences de rédaction feraient passer pour un sketch issu de Groland les publicités pour Allianz avec la rigolarde Charlotte Rampling.

 

Les recherches se poursuivant, je découvris avec stupéfaction, puis horreur que… - Non ce n’est pas possible – Caroline Fourest était de gauche. Oui, pas de doute, laïque, lesbienne (quoiqu’on peut très bien être homo et de droite, libérale en revanche, pas conservatrice), anti-Ramadan Tariq, anti-Le Pen, pigiste à Charlie Hebdo, tout concorde. Oui pas de doute, elle est de gauche. Comment se fait-il alors que mon corps me hurle qu’elle est de droite ?!

 

Je relance donc mes recherches, peut-être trop hâtives. Sans doute quelque chose m’aura-t-il échappé ?! C’était le cas : Caroline Fourest collabora certes à Charlie Hebdo, mais durant les années d’occupation seulement. Sa compagne Fiametta Venner avait quitté Charlie en 1996 à cause d’un article de… Siné, l’un des seuls résistants officiels à la doctrine collaborationniste de la nouvelle rédaction, pastèque internationaliste. Et toutes deux reviennent à Charlie en 2005, à l’époque où Philippe Val en était le rédac’ chef, celui qui avait conçu « un Charlie à peu près aussi déconnant que les comptes rendus du comité central du PCF au temps de Marchais » (V. « La nécro de Val » par Arthur, in Zoo, octobre 1999). Si à cette étrange collusion avec un soutien aussi éminent de Nicolas Sarkozy malgré la campagne anti Naboléon de pure forme qu’elle mena en 2007, l’on vient ajouter sa proximité avec BHL, son indulgence extrême pour les conservateurs à la tête d’Israël (voir notre article « Hitler en a rêvé, Sharon l’a fait » sur ce point, http://hontes.over-blog.com/article-hitler-en-a-reve-sharon-l-a-fait-69932241.html), on ne peut qu’en conclure qu’elle est la complice objective du lobby réactionnaire néoconservateur. Une preuve supplémentaire en est que Caroline et Fiametta quittèrent Charlie au moment où celui-ci redevint lui-même, c’est-à-dire bête et méchant, donc drôle, donc à gauche. Le sérieux de façade et la rationalisation morbide sont à droite, le rire et la folie à gauche. Il serait suicidaire de vouloir transformer le monde entier en édifice grave, triste, consternant, sombre, grandiloquent comme un Ground Zero, fût-ce sous le drapeau du nouvel Etat religieux « Laizité - Ekalité », quitte à vous le faire respecter à la Schlag.

 

Pour conclure, je ne ferai certainement pas miennes les thèses de Pascal Boniface, qui s’y connaît tout aussi bien que Caroline en matière de faux et usage de faux, pas plus que je ne m’approprierai le panégyrique élaboré par Yves Delahaie (http://leplus.nouvelobs.com/contribution/139810;caroline-fourest-mais-pourquoi-tant-de-haine.html). Tous deux se trompent, soit qu’il violente Caroline Fourest avec des moyens et arguments à peine dignes de Zemmour, soit qu’il geigne comme des écologistes maussades sur ces passages à tabac médiatiques.

 

Caroline se dit de gauche mais elle se trompe aussi : dans l’ordre de ma découverte, sa voix, son ton, ses sujets et ses méthodes, rédactionnelles notamment, sont de droite, et ici, la forme touche malheureusement au fond.

 

Dites donc Caroline Fourest, en choisissant les bons combats, en renonçant au multiculturalisme, au féminisme activiste au profit d’une lutte pour la citoyenneté joyeuse et irrespectueuse, la République sociale, solidaire et universelle, la France quoi, il serait temps de devenir réellement de gauche !

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