Gare du Nord

27 septembre 1996

Sur cette scène sombre, un cercle de lumière éclaire deux personnes. Il s'agit des plus grandes stars du monde : Mouloud et moi. Le cadre : sortie de boîte de nuit, ruelle, impasse, sol de pluie et goudron brouillé. Pour une raison qui restera indéfinie, je ressens le savoir, celui que je vais avoir à me battre. Une seule question fend l'air lourd avant les lames : me suis-je jamais battu ? Je pense bien ! Mais quand ? Je ne le sais plus. Et je crains alors la peur qui pourrait me saisir pendant l'action, me paralyser, me défaire.  

Mouloud s'approche. S'il est plus petit que moi, cela ne me rassure pas : surin ? Arts martiaux ? Rien ne me surprendrait de sa part. Il fait encore quelques pas vers moi, tente de pousser ma poitrine et une peur panique s'empare de moi, alors que mes mains appréhendent ses épaules. J'aurais voulu envoyer un coup de tête, mais il est trop proche. Ma tactique se ressent des effluves sudatoires et halètements, et tombe à l'eau. Le combat est décousu. Malgré ma peur, il choit à même le sol. Sans réfléchir, je le larde de coups de pied. Je n'aurais jamais cru sortir vainqueur. cela dit, si un rêve pouvait rassurer...