Une connaissance vient d'avoir une petite fille, Claire, cadette de trois ans de son frère Adrien.
Je lui écrivais avec ironie qu'il venait de faire un joli pied-de-nez à Malthus. Il n'a pas pensé que j'aurais voulu inscrire sur la carte dégoulinant de rose espérant, qu'en ces jours où les nuages s'amoncellent, il est peut-être autre chose à faire que des gamins.
Quelle monstruosité d'égoïsme que d'infliger la vie à cette nature simple, en ces circonstances. Egoïsme ou inconscience, je l'ignore après tout.
Je réécoute de plus en plus les textes fondateurs de Johnny Rotten :
Pas d'avenir pour vous, pas d’avenir pour moi.
Et dire qu'il hurlait ceci il y a vingt ans !
L'illogique de la contestation me frappe durement, quand je ne sais à quoi me rattacher. Il y aurait bien Jean-Pierre Chevènement, mais décidément, il fait trop froid au sein du Territoire de Belfort...
Je reviens quand même sur la carte rose, toute empreinte de félicitations inattentives, que la tradition a dictées plutôt qu'un réel assentiment. L'un égrène ses phrases impersonnelles, que les autres s'empressent de soussigner, trop heureux de ne pas avoir à faire l'effort de composition, de rédaction, ce qui revient à n'être qu'hypocrite au lieu de menteur... J'ai mis un mot, dont l'effet plaisant masque le pessimisme profond.
Puisse-t-il n'y comprendre goutte...