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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Noire victoire

Publié le 10 Septembre 2007 par Luc in Murs gris - ciel blanc (du 23-9 au 23-12-96)

14 octobre 1996

Las dépaysement quand les faibles dards ricochent, mollement désormais, sur les surfaces resserrées des murs et des toits. Ils lézardaient ceux-ci pourtant, il y a deux mois, en faisaient voler les croûtes en éclats, puis grincer les poutres et portes. Mais maintenant, le tout se renferme, sans agitation s'emmitoufle, et perd de la vitesse, tant dans l'exécution que dans la pensée.

Un gamin laid et sans entrain joue avec ses soldats de plomb, les fait chuter sonorement pour oublier les coups qui ont plu sur sa partie charnue. Calme, il mûrit sa vengeance et pourrissent ses entrailles.

Il sait pertinemment être repoussant : il a décidé que ce serait un avantage.

Il n'ignore pas sa faible intelligence : il aura donc de la conversation et s'entourera de gens compétents. Cher Louis, treizième du nom.

Le combat pour le pouvoir suppose d'abord de connaître la moindre de ses propres faiblesses, le canard qui se dandine maladroitement parmi les fiers soldats de sa cuirasse. Faire du palmipède boiteux l'avant-garde meurtrière de sa tactique guerrière. Un canard noir comme la suie, la nuit goudronnée. Un canard à l'oeil furibond, ivre de revanche et brillant à travers son armure dans une aura de violence sans nom. Brillant comme un tunnel sans extrémité, comme la galerie d'une mine. Noire victoire.

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M
sans vouloir la guerre, on ne peut accepter d'être totalement excempté et hors la vue de la bataille alors que les forces sont là. Pas forcément pour une sorte de paix, pas forcément pour gagner quoi que ce soit, mais pour échapper à cette forme d'isolement aux barricades invisibles.
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L
"Pas forcément pour gagner quoi que ce soit" : c'est précisément cela, Marsy, et je le confirme dans les textes d'aujourd'hui et demain (en fin de compte un texte unique intitulé "Contre l'amassement", que j'ai préféré scinder en deux dans un souci de lisibilité).A bientôt, Marsy !