Feu !

La tête emplie de contradictions tourne insensiblement dans le chaos des éléments. La vision se trouble encore dans une concentration renonçante, dans laquelle la pensée paraît incongrue.

Tout près, bien devant l'horizon, les lourds nuages noirs menacent de rompre les tours de la forteresse, tandis que marchant dans cette direction, les flammes du soleil de l'orient me réchauffent des oreilles rougissantes.

Alors dans des rêves absurdes, je m'assieds sur une ligne à haute tension, en espérant y ressentir les effets d'une pétrification tant attendue. Puis je me fais valser entre les bras électriques des géants de fer, disposés aux points géodésiques de la morne campagne. Je roule sur moi-même en maudissant l'éternuement.

Tout au long de l'immobilité, ma sérénité ne cesse de m'étonner : courir à sa perte dans le calme le plus quiet ! Le grincement des cycles et les voix mesquines laissent place à une curieuse chaleur qui fait bourdonner mes tempes et s'accélérer mon cœur. Une profonde inspiration ; mes yeux tournent comme le barillet d'un revolver. Feu.