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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

marseille (du 2-4-97 a fevrier 1998)

Un vrai et bon manager

Publié le 23 Mai 2012 par Luc dans Marseille (du 2-4-97 à février 1998)

Je voguais donc dans la mer d’huile de la tranquillité d’une fin de nuit. Celle-ci se situait curieusement en fin d’après-midi, durant lequel je travaillais comme à l’accoutumée.

 

Cependant, l’apanage de la nuit est une douce solitude, celle-là même que je recherchais plus haut.

 

Soudain, je le vis arriver, l'être honni et souriant. Je crois tout d’abord à une hallucination, puisqu’il devait vaquer à ses occupations distantement de plusieurs centaines de kilomètres…

 

J’exècre cet homme, qui pense que tout peut s’arranger par la discussion, que la concession est reine dans l’art de la manipulation psychologique. Malgré son âge mûr, il ne jure que par anglicismes barbares et modernistes, se complait dans l’absolue nécessité de la communication et il pleure (de joie) comme je pisse sur les plaquettes des organismes privés et communicants de formation professionnelle, par subtils jeux de flèches et d’ensembles sophistiqués à double sens, et la boucle est bouclée…

 

Il est là, désormais. Lorsque j’insinuai qu’il eut dû être ailleurs, il pouffa et répondit :

 

- « Ah ! ? Non, je suis là, et je resterai ! » -

 

Il ne me fera pas ça, il ne fera pas ça ! Adieu, harmonie ! La perversité fourbe et torve, l’œil de la modernité conservatrice se pose sur moi. Dès lors la nuit se situe bien, en temps et lieu, en fin d’après-midi, par sa faute. De surcroît, je déteste prendre mon petit-déjeuner en début de soirée.

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Reprise

Publié le 21 Mars 2012 par Luc dans Marseille (du 2-4-97 à février 1998)

Me voici de nouveau seul et attablé, comme au bon vieux temps. Le bureau est recouvert d’un monceau de papiers inutiles et atrocement ennuyeux. J’aime ça, tout comme le silence balayé par la climatisation, et surtout jouissive de solitude.

 

Certains jours tels que celui-ci où l’on se prend à penser : que personne ne me parle !

 

Pourtant, ce matin, la progression se faisait lente, presque à reculons. L’inactivité de ces quelques jours ma marque trop pour une reprise facile. Un rêve : payé à rien foutre. Pourquoi pas l’administration, me dis-je alors. Et pourquoi pas ? Tout cela pour prendre encore le temps d’écrire et de couler volontairement dans une déprime maniaque sciemment provoquée. C’est ce pouvoir de l’écriture que je vais maintenant expérimenter, en salissant cette fin de journée, en masquant ce ciel bleu ahuri.

 

La chaleur du dehors n’en contrastera que plus avec l’affaissement progressif de mes degrés internes.

 

La nécessité de l’écrit a failli m’échapper ; j’y retombe avec délectation.

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Rêve y Douche collective

Publié le 10 Mars 2010 par Luc dans Marseille (du 2-4-97 à février 1998)

Tous ensemble et d’un certain âge, nous étions regroupés dans un grand hall, et dehors s’étalaient des tentes. Malgré notre âge, tout me ramenait dans cet endroit au collège ou au lycée. Le préau était bien là, nous recouvrant de ses odeurs curieuses d’humidité et d’humus accroché aux semelles.

 

Peu à peu pourtant, je m’en éloignai pour trouver une tente. Je remarquai celle de mon cousin et profiteur d’aubaine, m’y introduisis (dans la mesure où j’avais oublié tout le nécessaire au couchage, la caravane nue qui m’avait été originellement impartie devenait parfaitement inutile). Quelle désagréable surprise lorsque je constatai douloureusement qu’il n’y avait pas de tapis de sol, une herbe rase, sèche et affreusement piquante en tenant lieu. Décidément, cette solution ne recueillait pas mon assentiment. Eussé-je possédé un duvet qu’il n’en fût allé autrement.

 

En trouver une autre, de tente ou de solution, la seconde paraissait plus vraisemblable. Aussi me dirigeai-je vers un ami et nous dégottâmes une salle de bain, à l’écart, à peine occupée par deux compagnes de jeu bien agréables, du moins d’aspect.

 

En effet, au moment d’entrer dans cette pièce cubique, comme posée au milieu de rien, l’une des filles bloquait la porte. Nous ne voulûmes pas user de la force brutale. Ces tergiversations permirent à la seconde de passer le pommeau de douche, réglé sur haute pression, par une petite fenêtre située sur la face gauche du cube, et ainsi de m’arroser copieusement.

 

Pour une fois beau joueur, je pénétrai l’endroit le sourire aux lèvres. Elles masquèrent leur nudité dans l’eau de la baignoire pendant que nous nous changions, posant nos frusques  trempées sur un bac à linge sale. A ce moment, continuant de me dévêtir, je fis tourner malicieusement une chaussette de tennis au-dessus de ma tête. Les sourires se figèrent et trois regards mauvais marquèrent une profonde désapprobation olfactive.

 

Je répondis bêtement que ce n’était pas moi, stupide mais vrai, après avoir reniflé discrètement l’objet en cause. Peine perdue. J’enfilai alors penaud une Burlington propre au pied gauche, me retrouvant dès lors en caleçon avec des chaussettes dépareillées.

 

Instant suivant. Après la honte, dans le hall, le monde grouille, et j’y sombre.

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Sur un toit de tuiles

Publié le 18 Novembre 2009 par Luc dans Marseille (du 2-4-97 à février 1998)

Nous avons passé une bonne journée et décidons de monter sur les toits, pour la terminer hauts et rêveurs. Je crois qu’il y a là Y., S., M., A., et sûrement pas N., trop prudente, ou encore E., trop belle.

 

Je remarque surtout Y., affalé de tout son long sur la terre cuite rouge et paraissant si fatigué que son visage aux traits lourds va s’affinant alors qu’il s’assoupit le long des tuiles chaudes, à quarante-cinq degrés.

 

Il doit être derrière la corniche, S., dont la litanie des sarcasmes plus ou moins convenus s’imprime dans ses insultes incessantes et ses réactions avaricieuses, ces dernières telles que son amitié d’ailleurs.

 

M., fine de physique essentiellement, doit également se situer en retrait du bord fini du toit, admirative du sommeil de Y.

 

A. métaphorise, entre la lumière des ampoules aux pieds et les doux songes de la fièvre aphteuse. Elle se dandine mollement au son des craquements des tuiles sous notre poids, et du gémissement de la gouttière rouillé et sonore.

 

Nous voilà donc, ce gentil petit groupe perché sur les toits de tuiles rouges. La brique surchauffée par le soleil d’été pourrait sembler désagréable si n’était cette odeur de four de pierre qui sauve tout.

 

Quant à moi, je ne parviens pas à m’allonger, ni à me lever. Pour n’avoir jamais été soumis au vertige, je n’en ressens pas moins un malaise certain, comme la gouttière grise qui chaloupe insidieusement en deçà et au-dessus de la ligne d’horizon.

 

Décidément, je ne me sens pas si bien, alors que l’ambiance calme et apaisée d’une après-fête devrait plutôt m’inciter à la détente la plus méritée…

 

Invincible mal-être ; je me juche à califourchon sur l’arête d’une avancée constituant le toit étroit d’une mansarde, serrant les cuisses à rompre l’architecture. Ainsi solidement campé, le vertige va cesser.

 

Mais non. Le monde tourne et se tord de plus belle. Partis, Y. et son petit somme. Je ne vois plus à tour de rôle que les nuages et les tuiles. Envolés, S. et ses sarcasmes. Je me livre, je tourne, je vole… je chois. La terre ma mère m’accueille, à moins que ce ne soit le goudron.

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Miracles

Publié le 8 Septembre 2009 par Luc dans Marseille (du 2-4-97 à février 1998)

Tant de rêves sont passés devant mes yeux meurtris par les battements nerveux, tant de rêves que j’aurais écrits et décrits, que j’ai laissé s’évanouir dans ma mémoire inerte, peu aidée par une main molle. Si n’étaient que les rêves…

 

Toutes les idées se sont également jouées de moi, trop pressé, occupé pour leur donner du temps. Tiens ! Une larme coule. Fatigue ou chagrin, qu’importe ! Je songe simplement à tous ces appels qui ne sont pas venus, au désintérêt que j’inspire de toute part depuis ma désintégration dans la vie sociale.

 

Quel bonheur donc ! Il faut savoir profiter de ce soir de solitude involontaire pour se proposer à nouveau de sombrer corps et biens, sans espoir et sans haine. Seul le matériel reste et le pragmatique ne suffit plus. Tant de solitude que les rêves n’arrivent plus sur le papier, comme par miracle.

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Trois dimensions

Publié le 11 Juin 2009 par Luc dans Marseille (du 2-4-97 à février 1998)

Des siècles ont paru passer sans que la vie quotidienne cesse de régurgiter ses rancoeurs, sa mesquinerie et sa petitesse. Comment ne pas généraliser à l’ensemble le particulier quand il semble si ressemblant au tout ?

 

La morphine du travail m’a saisi, mais pour une raison inconnue, l’effet de manque ne m’interpelle pas. Je décline doucement quand le ciel se déchire au dessus de moi dans une chaleur molle et moite. Le souvenir de cette querelle uniforme, et unilatérale d’ailleurs, fait bourdonner mes yeux las, moins surpris que jamais. L’inconscience, l’incompétence résonnent à mes tympans en images figées de haine et de mépris... Quelle sensation curieuse puisqu’en traversant le couloir, la joie de vivre paraît régner en douce maîtresse...

 

J’allais dire : je me heurte humainement à un mur. Mais non... Un mur n’est pas si faible et ne tente de se cacher derrière les apparats d’une puissance sans fondements. Les yeux collés par un sommeil lourd, cette image d’un rictus bassement haineux me poursuit immobile dans un monstrueux spectacle en trois dimensions.

 

Je dirai :

 

Je commence à en avoir assez de votre attitude,

qui traduit tant votre insatiable volonté de nuire

qu’elle ne trahit votre accablante stupidité,

mêlée d’envie et de bêtise.

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Danger

Publié le 26 Février 2009 par Luc dans Marseille (du 2-4-97 à février 1998)

La désormais froideur d’un interlocuteur qui fut si chaleureux et confiant ne cesse de me troubler. Sa méfiance paraît s’accroître à chaque minute, et je devine derrière sa face fatiguée tant d’interrogations quant au sort à me réserver. Ma grandiose ascension connaîtrait-elle quelques glissades ? Eviter de décrocher. Serrons les doigts dans les prises précaires et les fesses face à l’enculade... Je les prends à mes risques et périls, ces cinq minutes que rien ne doit déranger.

 

J’avais pourtant presque touché à la dématérialisation durant cette nuit d’amis joyeux et ivres, sans autre souci que l’amusement à marche forcée. Ne vivre que pour l’art et le loisir est un monde qui me plairait, mais le travail prime et les heures passent.

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Lundi

Publié le 10 Novembre 2008 par Luc dans Marseille (du 2-4-97 à février 1998)

Quelle est-elle, cette sourde angoisse qui m’a saisi dès le matin du dimanche morne ? La sensation d’un dépit si profond quant à l’avenir que celui-ci ne pourra que se ressembler tel que conçu en ce jour, chemine lentement du ventre à la gorge, puis revient sur ses pas martelés.

 

Après une nuit de veille, je lève mes yeux secs et sales vers la fenêtre maculée de sable et de poussière. Derrière, je ne vois rien qu’un ciel sombre. Oui, l’avenir se ressemble de plus en plus, et c’est égal... La détermination me manque et l’envie de lutter s’évanouit. Ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent, lorsque les secousses intermittentes d’une étrange nervosité, pleine de haine, succèdent à de longues périodes d’apathie, vastes et désolées.

 

La largeur du monde augmente au gré de mon découragement. L’amusement pourrait presque en découler si l’avenir dont il s’agit ne revêtait pas autant d’importance, laquelle s’avère pour tout dire vitale.

 

Bien longtemps que je n’avais noirci de lignes... Bien longtemps que je n’avais pas plongé la main dans l’eau sombre qui me rend doux et amer cependant. Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais offert le temps de mourir encore une fois sur le papier, de laisser aller sans bride le rêve d’un lendemain assuré. Que se passe-t-il donc pour que les espoirs doivent se résoudre à un aussi piètre champ ? Un avenir qui se ressemblerait dans sa triste anticipation du réel apporte un semblant de réponse.

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Marseille

Publié le 27 Octobre 2008 par Luc dans Marseille (du 2-4-97 à février 1998)

(ndla : suite aux événements d'hier soir, je ne pouvais résister à l'envie de republier ce petit poème)

Quelques traces viennent enfin frapper d’aphonie

Ce ciel marseillais si volubile.

Il paraît bien loin, le temps honni

Où se trémoussaient grassement des jambes nubiles.

 

Le verbe haut et maniéré, comme un port de tête

Altier tout autant qu’injustifié,

Résonne si long lorsqu’il s’apprête,

Se farde et s’enlumine, dans les gorges mystifiées.

 

Les étoles flottent aux fenêtres dérisoires,

Où des visages mats observent

Les passants hésitant à s’asseoir

Autour d’une table plutôt qu’un labeur sans verve.

 

Marseille est bien cette ville dont je ne saurai pas

Si je l’aime en ce jour improbable

Et haineux où les nuages bas

Font voler le masque souriant des faces aimables.

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Voyage et argent

Publié le 1 Septembre 2008 par Luc dans Marseille (du 2-4-97 à février 1998)

Le voyage et l’argent deviennent la polarité unique de mes rêves, dans lesquels, au sein d’une lourdeur incroyable, d’immenses bulletins de paie s’étirent devant moi. C’est l’occasion de me faire expliquer le voyage, auquel je ne pourrai probablement pas me livrer, moi qui ne connaissais que l’argent.

 

L’homme qui va tenter de me faire choisir le voyage au dos des bulletins de paie ressemble à… La pièce est orangée, comporte des lignes courbes cycloïdes de différentes couleurs. L’effet est pour le moins kitsch… Là une rosace bleue et violette sur un fond orange ; là-bas des sortes de vagues stylisées d’un mélange bleu-vert sur un fond identique… et cet homme en costume gris avec de petites lunettes cerclées d’argent qui s’obstine à vouloir m’exposer le voyage au dos des bulletins de paie géants et déformés, très seyant d’ailleurs dans le contexte du décor.

 

Je tenterais bien de me débattre, mais je reste cloué sur ma chaise, seul élément moderne de l’ensemble (métal chromé, cuir noir), détonnant par sa seule présence ici. Je tourne et retourne mon arrière-train sur la surface crissante et attends désespérément que l’homme commence ses arguments fallacieux en ce sens qu’il essaie de vendre quelque chose.

 

Rien ne vient et d’autres personnes passent en s’effaçant progressivement… Ma mémoire peut donc vaincre le commerce. Lucratori te salutant…

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