Mon corps m’abandonne.
Je ressens désormais
Toutes ses faiblesses,
Etreintes et inassumées.
De petites douleurs
En maigres souffrances,
Il cahote en crachinant,
Toussote et me parle
D’un temps révolu.
Le corps se brésille,
Lui dont la souplesse
Ne fut jamais le maître-mot.
Il grince affreusement,
Soupire sous les coups
Pourtant à peine effleurés,
Enrage de ne plus s’enrager,
De ne plus avoir les moyens
De ses modestes ambitions.
Le corps vieillit.
Je vieillis donc,
Puisqu’il fut toujours
Le tuteur de mon semblant
D’existence, par la honte
Qui m’étranglait à sa vision,
Mais qui par son côté robuste
Et engagé en remontrait aux Adonis.
Tout cela n’est plus.
Et il va falloir trouver autre chose
Pour me dresser encore sur mes ergots.