Tu es assise devant moi,
Assis un peu plus haut que toi.
Dans la douce chaleur d’été,
Nous parlons sans nous éviter.
Je me contente de hauteur,
De vagues généralités,
Faire durer encore une heure
Ce moment de proximité.
Tu étends pleine de confiance
Tes doutes quant à l’avenir,
Troubles de ta modeste science,
Puis te tais, silence à bénir.
De l’un à l’autre la présence
A l’instant où tu me regardes
Dans une moiteur sans distance,
Est inextricable et me darde.
Tes yeux marron et verts m’appellent
Sans ironie dans un langage
Que je sais de tout temps, qui mêle
En un souffle bonheur et rage.
Ton visage tourne doucement
Vers moi sa pâle lumière,
Et j’ai comme le sentiment
Que nous ne sommes plus de pierre.
Nos sièges se touchent désormais,
Presque ; un silence de langueur
Agite nos doigts et nous met
Un voile sur voix et regards.
Tu es assise devant moi,
Assis un peu plus haut que toi.
Dans le songe d’un jour d’été,
Etreignons-nous dans un baiser.