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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Nécro France du football

Publié le 18 Juin 2010 par Luc in Embannoù-kañv (Nécrologies)

Enfin, après une agonie de quatre ans, conséquente à une grave pathologie connue sous le nom d’ambition démesurée, la France du football est morte ce 17 juin 2010 à 22H15.

 

Je m’en réjouis absolument.

 

On regrette parfois certains de nos pères défunts, fidèles à leur terre, à leur pays, même lors de vies sans éclat, simples et mornes comme un ciel flamand. Ce ne sera pas le cas pour la France du football.

 

D’aucuns auront d’ores et déjà constaté que dans les oraisons funèbres, l’absence bien étrange, dans un sport collectif, du concept « d’équipe ». La sagacité des croque-morts ne saurait être remise en cause : depuis la sinistre victoire de 1998, il n’y a jamais eu d’équipe, il n’y a eu que du cosmopolitisme.

 

Bizarrerie encore que ce décès soit attesté la veille du soixante-dixième anniversaire de l’appel du 18 juin du Général de Gaulle : « la flamme de la résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ». On pourrait moquer le manque de clairvoyance de l’homme de Colombey, mais ne nous y trompons pas non plus : pour résister, il faut avoir le sentiment d’appartenir à quelque chose de plus grand que soi, comme disait Deleuze, qui pousse comme le vent de l’Histoire, nous contraint à nous surpasser : c’est l’un des éléments fondamentaux de l’Etat, à savoir la Nation, corps collectif.

 

Les sports collectifs, lorsqu’ils induisent des compétitions internationales, dépassent le simple cadre du jeu : les équipes arborant les couleurs nationales sont des émanations des Nations, apportant aux athlètes le souffle de plus, la capacité de se transcender au-delà de ses qualités propres, de ses souffrances propres.

 

Or les joueurs sélectionnés par Raymond Domenech se répartissent en clans distincts : les Caraïbes, les Africains, les musulmans (Anelka et Ribéry notamment), et les Français, se scindant eux-mêmes en deux groupes, gitans et racailles d’un côté (Gignac, Valbuena qui s’est condamné aux yeux du monde en tentant piètrement de gêner le tir du pénalty de l’exemplaire vétéran Blanco), âmes françaises de l’autre (Gourcuff, Réveillère, Lloris, Planus, Squilacci, Carasso, dont nous constatons bien que les précédents cités ont eu la peau).

 

Le cosmopolitisme est l’attribut essentiel de cette équipe, antithétique de tout souffle national au profit d’individualités marquées : qu’attendent-ils donc pour se mettre au tennis ou au golf ?!

 

Pour que la résistance pût se mettre en place, il eût fallu un sentiment fort d’appartenance à une Nation, à quelque chose de plus grand que leurs contrats publicitaires et soucis de transferts ou renégociations de salaires, à eux qui ne chantent ni même ne connaissent l’hymne national, à eux qui préfèrent leurs casques MP3 à l’audition du souffle de la patrie, les bijoux en or et les grosses voitures à l’abnégation austère de leur rôle de représentants du pays. Bouffons cosmopolites.

 

La France n’est pas l’entreprise cotée en bourse où ils gagnent leur satané argent toutes les semaines, mais ne nous arrêtons pas à leur ridicule consommé qui n’est pas celui de notre Nation : enterrons-les avec leur sélectionneur et leur Président sans rires ni crachats, en espérant simplement que Laurent Blanc en tire toutes les leçons et compose une véritable équipe de France de football, même avec des qualités techniques ou physiques moindres que celles affichées sur le papier par celle qui est morte hier soir, qui sente fuser en elle l’appel et le sang de la patrie.

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