Haut-le-coeur

Allongé en gisant, après que la lourdeur inconnue m’a eu heurté, je ne parviens plus à dormir. Je tremblote entre haut-le-cœur et violentes douleurs ventrales, qui me font presque regretter cette longue et fine aiguille qui la veille encore coulissait entre ma mâchoire supérieure et le lobe droit de mon front, en passant par l’œil.

Mon corps devient un supplice. Le cou se rigidifie sans mesure, et je peux plus lever le bras dans la fraîcheur trop présente. Les jambes tentent de s’agiter dans le magma du malaise, espérant m’offrir une position antalgique et enfin un peu de sommeil. Désormais volontaire dans l’accalmie, dans l’insouciance de la douleur, je me prépare à enfin renoncer. Si vomir il faut, vomissons donc ! et dormons…

Trop tard, le jour strident vient s’infiltrer dans les embrasures des volets disjoints, me sonnant de manière humoristique l’heure du réveil.

Je me lève en proie à d’horribles tourments, l’équilibre précaire de la démarche devant me faire ressembler à un mendiant tzigane redoutablement entraîné. L’envie de vomir se fait plus pressante, mais rien ne se passe. Il va donc falloir renoncer… à renoncer… se doucher, aller travailler, plus tôt qu’à l’accoutumée en sus…

Tandis que la lourdeur de moins en moins inconnue continue de battre mon corps à la place de mon cœur.