Sensualité

23 septembre 1996

Sensualité, c'est le mot à retenir, dans la fraîcheur raidissante du petit matin qui pose ses doigts glacés sur mes côtes. A la chaleur des étreintes de la veille succède donc la prise imparable des bras blancs de l'automne. Nous y sommes, malgré l'absence d'arbres et de feuilles mortes, dans le retour impromptu des ciels blancs, l'impatience des minutes qui ne passent pas.  

Les bruits se font plus sourds et le rythme ralentit. Les prémices d'une hibernation prolongée commencent de se ressentir langoureusement, alors que les extrémités douloureuses abordent leurs premiers tremblements.  

Que de sensualité dans l'écrasement naïf des pensées et des corps, tant que la réponse passive et délaissée de ceux-ci, offrant gorges pleines de sève descendante aux assauts des vents frais. 

- Ach ! Pukolike Fizion ! -

 J'attends enfin que la pluie ne tombe pas, que ma peau de poulet ne se dessèche pas en s'étirant, figée et masquée. 

Je n'attends que de rentrer. L'heure est donc bien à l'immobilisme, en présence de rien quand tout pèse. Réapprendre une sensation autre, ne serait-ce que pour passer un peu plus gaiement les mois à venir.

Les débuts des amères automnales paraissent décidément bien délicats, et dans l'ignorance, à tour de rôle, les pieds dansent.