20 septembre 1995
Le socle se fend, se brésille
Lorsque l’univers me balaie
De grands vents, tel une brindille
Dont il ne resterait que plaies.
Les temps changent et tout bouge. Ne doit-on pas trouver là un juste retour à l’équilibre des choses, le contrepoids de la balance ? Victorieux, je subis encore. Je ne suis jamais aussi fort que dans la défaite, l’erreur et le tort, mais ma victoire, toujours aussi fade et vaine, ne m’apporte rien. Je ne sais l’utiliser que comme faiblesse supplémentaire.
Croire, sourire mauvais aux lèvres,
A la naissance d’un amour
S’accentuant au long des jours mièvres,
De volonté de non-retour.
J’ai pu en effet croire ces derniers temps que l’acculturation progressive du concept que je suis par la personne envisagée relevait du réalisable après que du possible. J’ai dû me rendre à l’évidence, me vendre à la défiance : l’erreur a continûment jouxté ma voie lente. Elle ne viendra plus ; nourrir quelque espoir à ce sujet procèderait d’une incommensurable bêtise.
Des éclairs ont zébré mon visage, me découvrant pâle dans mon reflet sur le mur opaque ; la pluie a giflé ce même visage que la gloire a ri. Un simple moustique peut faire s’écrouler la fébrile construction. Là n’est pas la forge de Notung ou de Balmung. Là est l’essence sacrée du réalisme.