La mécanique du matin

La somnolence sera devenue mon unique repos, lorsqu'on aurait voulu que rien ne s'interpose entre le sommeil et soi. Chercher à dormir serait-il si étrange ? Doit-on considérer qu'il s'agit d'un merveilleux présent dont on ne pourrait profiter que de manière fugace ? (...) Que de questions irrésolues, et même la fatigue semble m'épargner quand au matin, je désactionne la sonnerie du réveil avant même que celui-ci n'ait eu le temps d'accomplir sa fonction.

Une petite minute avant, pour jouir jusqu'à l'ultime instant d'un repos éveillé. Une fois encore, la sonnerie ne me vrillera pas les tympans. Enveloppé d'une nimbe chaleureuse, j'avance à pas sûrs et comptés vers les actions immémoriales, identiques, dans un réflexe préalable et doux car impensé. Je vais retourner à la mécanique, le pied gauche s'avançant à l'instar de la main droite, reculant de même, le menton levé et les yeux effarés par le blanc du ciel.

Une cicatrice de clarté, béante dans la masse excipant de tous les tons de gris, strille le ciel, qui s'en remet toutefois un peu trop vite. Pressé par le temps, je cours à l'ombre des bâtiments agglomérés dans cette même masse humide et spumeuse. Je ne ressens pas le piège, ne songe pas au risque d'être pris. Je continue ma route avec ce point dans la poitrine et cette pluie au visage, fluxion ou sourire sans intérêt. Ma langue colle à mes molaires. Je marche

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