13 juin 1995
Je ne fuis pas. Je ne me sens simplement pas concerné. Mes rêves de petite grandeur s’effacent progressivement au profit d’une humilité bienséante.
Je me dégoûte car je ne cesse les compromissions.
Je me hais d’agir avec aussi peu de fermeté.
Je me fais souvent gerber lorsque mes actes ne sont dictés que par un souci de composition, tandis que pratiquement je suis le contraire d’un chef d’orchestre menant son entourage à la baguette.
Mais on m’agresse, m’ennuie. Là encore, je m’écrase, comme une larve que je dois être après tout.
Je me tais pour ne plus m’énerver, pour ne plus jamais porter le poing sur un proche, pas par lâcheté cette fois, mais par manque d’envie, pensant évidemment aux conséquences que cela serait susceptible d’entraîner. Si ma qualité de froid calculateur a un jour dépassé le stade du fantasme tout personnel, aujourd’hui… ah ah !… les piles sont mortes et mes panneaux solaires aussi sales que ma manière de voir le monde tel qu’il est : à chier.