31 mai 2006
C’est au moment du coucher
Que les bâillements cessent,
Que la torpeur s’éloigne d’un moi affligé,
Me laissant dans une peur sans paresse.
Alors ma poitrine se fend
Dans des crampes acérées,
De sorte que j’oublie souvent,
Même, de respirer.
Le poids tombe doucement
Sur mes côtes immobiles.
Il s’étale comme un ruban
De plomb sur mes poumons fébriles.
Alors le sang vient cogner sourdement
Contre mes tympans recouverts
D’une mousse isolante, et me ment
Sur le rythme irrégulier de mon cœur.
Je ne ressens plus de la vie
Que le battement lointain et étouffé
D’un corps sans sommeil sur un lit…
Qu’ai-je donc à tant redouter ?