Houle

J'aurais voulu raconter une histoire, frais et léger que je me sens ce matin... Contrairement à la veille au soir, où durant quelques heures, le monde s'était transformé en eau.

Enfermé dans une boîte tout d'abord, je n'étais plus libre de mes mouvements, mais la position me convenait. Aussi seul le cou se trouvait gêné par les lais et relais du flux, exondé juste assez pour ne pas suffoquer, mais pour provoquer le voile noir, la chute dans le néant à demi conscient.

Réveil. Il faut que je marche, mais la terre est encore d'eau. Mes jambes fendent l'onde sans écume, dans un mouvement inverse à celui de mon bras gauche, sans effort paraîtrait-il, mais mon pas s'alourdit. La flamme des yeux, humectée, vacille et fume de plus belle. L'obscurité des remous va-t-elle se saisir de moi ? Un dernier coup de rein, enfin, et me voilà faisant la planche, dans une position plus confortable encore que la première citée. Le poids écrase ma tête enfiévrée, et je me vautre dans la houle, sur le ventre, sur le dos, comme un lamantin... Je suis harassé...