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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Comment savoir...

Publié le 17 Septembre 2008 par Luc in Chair (du 15-10 au 31-12-01)

Comment savoir ?

 

J’ai déjà éprouvé cette sensation étrange de ne pas aimer la personne avec laquelle je suis. Sans en tirer toutes les conséquences, je maintiens néanmoins la relation sous perfusion, tout en la fuyant, soit que je me renferme d’un air agacé, soit que je réclame plus de solitude. La peur d’avoir encore à exécuter le devoir conjugal, me livrer à l’acte copulatoire, est ressenti comme la nécessité absolue, laquelle non réalisée régulièrement et efficacement ne saurait qu’interroger la partenaire et précipiter notre chute.

 

Je ne garde aucun bon souvenir de ces liaisons suivies, toujours tendues, tourmentées, un peu à la manière de ces nuages nocturnes qui noient la clarté du ciel étoilé. Je me rappelle surtout les larmes, les doutes qui étranglent, les capillaires explosés de mes yeux, la lumière ricochant sur mon stylo platiné lors des soirs d’écriture solitaire et morbide.

 

Je me remémore les minauderies de ta fille, dont je n’ai jamais compris l’admiration que tu pouvais lui porter, Sa jalousie, son exclusivité, son caractère capricieux et gâté, ton absence totale et volontaire de sanction, tout particulièrement physique, ta pusillanimité à son égard, ta débonnarité (je cesse la liste), tous confrontés à mon agacement inavoué tant que croissant, n’ont guère facilité l’amour au quotidien.

 

De la même manière, je n’ai jamais aimé ta conception du voyage : d’une très remarquable bourgeoisie dans le mode de vie quotidien, tu voudrais te transformer en une rebelle anarchiste, indisciplinée et sans mesure sitôt loin de tes bases confortables et formalistes. Finalement, tu n’es qu’une “bo-bo”, qui piétines les convenances, fais preuve d’irrespect dans une frénésie incontrôlée.

 

Tu n’aimes pas ma lourdeur empreinte de gravité, mon absence de soutien. Je n’aime pas la lourdeur de tes besoins irréfléchis de partir “n’importe où pourvu que ça n’ait rien à voir”, la gravité sans fondement de tes actes... et ton absence de soutien.

 

J’ai envie de rire lorsque je songe que j’ai peut-être commencé à t’aimer lorsque nos relations ont engagé leur processus de dégradation ! Mais non... Je n’ai pas construit de pont sur l’avenir avec toi, préférant l’éternité de l’instant vécu de tout temps.

 

Mais alors... Quelle terrible chose provoque cette douleur ? Quelle est cette masse qui vient frapper ma poitrine avec tant de régularité ? Qui est le boucher qui m’équarrit vif, qui passe des barres de métal entre mes côtes et imprime un mouvement de levier ?

 

Ma cage thoracique s’élève plus difficilement. J’ai besoin de mourir.

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