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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Nécro Monde

Publié le 22 Juillet 2008 par Luc in Embannoù-kañv (Nécrologies)

Le monde va mal : non, non, non, ce n’est pas un extrait d’une chanson de Trio ou de Tiken Jah Fakoli. Je ne fais pas plus allusion au réchauffement planétaire, lequel a aussi donné de médiocres chansons. J’en reste à la cause du décès : le politique et l’économique (deux tubes majeurs depuis Platon et Xénophon).

Car le monde est mort ce matin. Je m’en réjouis absolument.

Une foule de symptômes, plus graves les uns que les autres, en constituait les prémisses. Dans le désordre grandissant et accablant.

Jack Lang vient d’être pendu pour haute trahison après un procès sommaire mais équitable au regard de l’évidence des griefs, au réverbère situé 52, Champs-Elysées, le lieu de l’exécution témoignant d’un sens de l’humour certain de la part du Tribunal révolutionnaire, relativement à l’intense vie culturelle du traître jusqu’alors. Il est écrit que la pendaison a été choisie en lieu et place de la traditionnelle décapitation du fat que l’intéressé ne voulait pas se départir de sa chemise à haut col rigide qu’il revêtait toujours de peur que, sa gorge dénudée, on le confonde avec son maître à penser, le flaccide goitreux, sa Sérénité Ballamou.

Le fantôme de Roger Karoutchi, dit-on également, s’est fendu d’une larme d’émotion à l’heureuse nouvelle de l’adoption de la réforme constitutionnelle, comme quoi la mort même n’arrange rien à la sénilité.

Peter Mandelson vient d’être cousu vif dans un sac de toile lesté en compagnie d’un chat sauvage, et le tout jeté dans le Lac Léman pour concussion et forfaiture, nonobstant ses évidentes pathologies mentales, pour avoir sans mandat sacrifié l’agriculture européenne. Il aurait déclaré à l’audition de la sentence rendue par le Tribunal révolutionnaire, un entonnoir sur la tête surmonté d’un filament hélicoïdal : « Nous nous inquiétons de l'émergence d'un monde multipolaire, parce que nous redoutons le déclin de notre puissance relative. Or, le risque majeur n'est pas celui d'un monde constitué de multiples puissances: c'est celui d'un monde multipolaire dépourvu d'institutions pour les coordonner et les relier entre elles » [1].

Une grande institution que ce Tribunal international de La Haye, qui va bientôt recevoir en son sein de justice le dénommé Radovan Karadžić, rejoignant Momčilo Perišić aux hourras des médias. Feux Slobodan Miloševic et Zeljko Raznatović (Arkan) ont échappé au procès. Ratko Mladić, Goran Hadžić et Zdravko Tolimir sont toujours en cavale, et les bons esprits se disent « Mais que fait le gouvernement serbe pour rattraper ces monstrueux criminels ?! ». Oui, mais avant la mort du monde, j’aurais tellement aimé que plutôt que quelques serbes qui tentaient désespérément de défendre leur nation que la prétendue communauté internationale s’échine à réduire jusqu’à l’extinction (voir le dossier Montenegro et la saugrenue indépendance du Kosovo), ce pseudo Tribunal juge aussi Winston Churchill et Arthur Harris, coauteurs du crime contre l’humanité qu’a été le bombardement de Dresde entre le 13 et le 15 février 1945, de Henry Truman, auteur des bombardements de Hiroshima et Nagasaki et de tous ces autres qui ont eu l’heur d’appartenir au camp des vainqueurs. Vae victis.

 

De toute façon, que restait-il à sauver de ce monde, puisque notre avenir spatial européen, notre « chance d’une île », je l’apprends ce matin, est entre les mains d’un dénommé Giuseppe Pizza, dont le patronyme comique ne nous ramène pas moins, de manière brûlante, aux visages phosphorés de Dresde…


[1] Extrait de son discours prononcé lors de la Churchill lecture, 9 juin 2008, à laquelle il s’était rendu, persuadé qu’il allait converser avec Winston…

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