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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Le Couple (2.25 & 3.0)

Publié le 18 Juillet 2008 par Luc in Le Couple (essai satirique)

Le célibataire à aventures marié : qui nescit dissimulare, nescit regnare [1]

 

  Tout homme, même marié, et nous le verrons ultérieurement dans ses tristes illustrations, l’alliance universelle (sourire) et éternelle (rire) reste et ne restera jamais qu’un célibataire, une honte, une indécence. Qui n’a remarqué ces hommes portant ostensiblement l’alliance (ou simplement sa marque de bronzage, piteux héritage des vacances en famille malgré la disparition physique de l’anneau sitôt la rentrée…) s’atermoyer (est-ce vraiment le bon terme…) sur les jambes fuselées de minettes se déhanchant sensuellement sous les derniers rayons de l’été, sur le parvis de la Mairie du 15ème, le Cours Mirabeau, la Place de la Comédie ou Bellecour, la Perspective Nevski, la Dubrovnika Placa, Unter den Linden, Karlův Most ou 5th Avenue ?

  Qui n’a jamais été le témoin effrayé de ces dîners au restaurant où la table voisine est bruyamment occupée par une bande de commerciaux en virée, dont l’humour qui les habite nous accule au brouillage d’écoute ?

  Ces gens sont tous mariés, mais qu’aiment-ils plus que ces sorties entre potes notoirement destinées à attraper les petites au grappin à boules ?

  Qu’en retourne-t-il du médecin, du professeur de droit, fréquentant les boîtes les plus huppées pour s’attirer les grâces de L’Etudiante [2] apte à satisfaire tous ses besoins charnels moyennant une note correcte en travaux dirigés ou aux partiels ?

  Ceux-là sont les pires, le cœur masqué par la graisse et leur épais portefeuille. Soulignons parallèlement que tout cela se fait à l’insu (plus ou moins) de la femme, qui ne vaut guère mieux après tout. Lorsque l’hydre voit ses deux têtes se désolidariser, la rupture relèverait de l’évidence, et la mort de la plus haute vérité.

 

 

 

TROISIEME PARTIE : L’ENTERREMENT

 

 

 

  L’enterrement de la liberté en se soumettant aux règles itératives du mariage va nous projeter, nous, célibataires tant féminins que masculins, dans un monde cauchemardesque et hallucinatoire, composé de gestes aussi ridicules que « accomplir le devoir conjugal » comme l’on jette une première poignée de terre sur un cercueil, « offrir ces petits cadeaux qui entretiennent l’amour » comme l’on laisse chuter une rose flétrie sur le tombeau avant la fermeture du caveau funéraire.

 

  Nous allons assister aux mesquineries quotidiennes : les enfants grandissent au rythme du cortège silencieux suivant le corbillard hâlé par deux chevaux fatigués, crissant de tous ses essieux. Les vacances s’égrènent au fil des années, à la manière de la ripaille subséquente à la cérémonie funèbre. De la messe jusqu’à l’ensevelissement final, la vie du couple se dessine comme la trajectoire d’un enterrement. On se marie… O joie ! O alacrité des grains de riz ! Pendant deux ans à tout casser…

  Si par d’habiles subterfuges (gadgets sexuels, échangisme, enfants, etc.), le couple tient bon la barre, arrive la létale période des 40-50 ans, après les multiples outrages à la fidélité, qui présage inéluctablement de l’échec, dans un vieux couple ou un jeune couple éreinté de ses frasques, vieux et vain également, quoiqu’il advienne. Nous avons ce soir mangé notre pain blanc…

 



[1] Maxime latine préférée de notre bon roi Louis le onzième, l’universelle araigne, signifiant « Qui ne sait pas dissimuler ne sait pas régner ».

[2] Cela n’a rien à voir avec Sophie Marceau : c’était un rôle de composition. Si ma mémoire est bonne, elle a arrêté en troisième, après un échec douloureux au BEPC…

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