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Hontes

Souffrances, amour, désespoir, moquerie, musique et philosophie... La vie, quoi !

Nécro Les Chiennes de Garde

Publié le 20 Janvier 2006 par Luc in Embannoù-kañv (Nécrologies)

   Tant de hurlements frappent mes oreilles que je ne parviens plus à maintenir closes. Les chiennes de garde sont toutes mortes.  

 

   Je m’en réjouis absolument.   

 

   « Nous vivons en démocratie. Le débat est libre, mais tous les arguments ne sont pas légitimes. Toute femme qui s’expose, qui s’affirme, qui s’affiche, court le risque d’être traitée de pute si elle réussit ; si elle réussit, elle est souvent suspectée d’avoir couché. Toute femme visible est jugée sur son apparence et étiquetée : mère, bonne copine, bonne à tout faire, lesbienne, putain, etc. [1].  

 

   Ca suffit ! Nous, chiennes de garde, nous montrons les crocs. Adresser une injure sexiste à une femme publique, c’est insulter toutes les femmes. Nous nous engageons à manifester notre soutien aux femmes publiques attaquées en tant que femmes. Nous affirmons la liberté d’action et de choix de toutes les femmes. Nous, chiennes de garde, nous gardons une valeur précieuse : la dignité des femmes. A bons entendeurs, salut. Ensemble, élevons le débat » [2].   

 

   Puis…   

 

« Nous vivons en démocratie. Le débat est libre, mais tous les arguments ne sont pas légitimes. Au cours du dernier demi-siècle les femmes ont investi massivement la sphère publique, jusque là réservée aux hommes. Sur les lieux de travail, au Parlement, dans les média, dans les lieux de loisir et aussi dans la rue, la présence des femmes n'est cependant pas encore perçue comme légitime. Quolibets, insultes, insinuations à connotation sexuelle, jugements moraux agressent les femmes quotidiennement.

 

 

Ça suffit !

 

Une femme dans un lieu public est une femme publique. Adresser une injure sexiste à une femme publique c'est insulter toutes les femmes. La violence verbale fait partie de la violence générale contre les femmes. Nous nous engageons à manifester notre soutien aux femmes publiques insultées en tant que femmes. Nous affirmons la liberté d'action et de choix de toutes les femmes.

 Nous, Chiennes de garde, exigeons le respect » [3].   

 

   Faisons les comptes : une constitution des chiennes de garde tenait moins de trois ans quand une constitution masculine (depuis le Code Solon au bas mot) résiste environ une quarantaine d’années en moyenne : souvent femme varie…  

 

   En outre, on observe de notables différences entre les deux manifestes sous le charabia direct et finalement assez journalistique employé, qu’il convient de commenter. Une « femme publique » doit maintenant être définie comme une « femme dans un lieu public » ; ce doit être le fameux quart d’heure de célébrité promis par Warhol à toute personne… mais il faudra plus d’un chien public (sachant que pour les animaux dangereux, laisse et muselière sont légalement exigées, ce n’est pas le moment qu’ils piquent la démente Saratoga [4] comme un vulgaire pitbull !) pour montrer les crocs envers les injures sexistes dans les sphères privée comme publique. L’extension du champ de bataille des gardiennes de la foi, à mesure que leurs effectifs se réduisent irrémédiablement, n’était à l’évidence pas évidente. Tout comme Napoléon ou Hitler, elles se virent trop belles et trop grandes.  

 

   Plus marquant encore, dans le manifeste de 1999, nos camarades (je ne peux me résoudre à appeler une femme « chienne », fût-elle de garde) appelaient in fine à « élever le débat », louable intention que l’ensemble du discours venait parfaitement contredire, mais bon, on ne peut pas tout avoir…  

 

   En revanche, le manifeste de 2002 faisait quant à lui état d’une « exigence de respect ». Dès alors, je tentai de leur dire :   

 

-    Mesdames et mesdemoiselles, le respect se mérite et ne s’exige pas, de la même manière que le pardon : en vous comportant exactement comme la société libérale et machiste, en donnant de vous l’image auprès des femmes de « celles qui se prennent pour des mecs » (je n’invente rien, c’est une observation empirique… Désolé…), vous n’êtes pas en droit ni même en mesure d’exiger quoique ce soit.   

 

   Mais ce n’est pas tant votre versatilité conceptuelle qui m’agaçait que votre côté « société secrète et d’entraide » [5], et votre adhésion mal cachée par l’existence d’organes collectifs fantomatiques (le fameux et à l’anonymat suspect « bureau ») au principe autocratique (Isabelle Alonso, Anführerin, разводача, tòiseach, ceann, prif, acrhgóz, törzsfõnök, kierowna, opmana, şef, голова, gospodara, sarvar… les mots me manquent).  

 

   En témoignaient les autosatisfecits auto-décernés suite aux grands événements : par exemple, toujours sans rire, l’illustrissime « Cortège des chiennes de garde » lors de la « minifestation » du 8 mars 2003), dans un vocabulaire digne de celui de leur conducatora (« Réponse obtenue sur l’heure et dans les moindres détails, mission accomplie » : il ne manquait plus que « Colonel Trautmann » pour terminer cette phrase télégraphique de la bidasse ayant rédigé ce non-article…).  

 

   Non-article dis-je… Pas tout à fait, cela a quand même été l’occasion pour la rédactrice anonyme de promouvoir à la Goebbels l’image, la renommée, la proximité du peuple de sa Gaudilla, sa « barbuda » [6] (« l’accueil était excellent, les gens tout émoustillés en demandant « C’est Isabelle Alonso là-bas ? » et encore plus surpris de s’apercevoir qu’ils/elles pouvaient aller lui adresser la parole »). Un bain de foule munichois… Isabelle Alonso est signataire d’environ 75 % des articles et textes des Chiennes de garde. En tant que présidente autocrate, quoi de plus normal ? Ses vœux 2002 pour illustration, ne ressemblaient guère à l’affectueuse carte que l’on envoie traditionnellement à mémé : ils étaient plus longs (mais aussi rasoirs et sans aucune nouveauté) qu’un discours du Lider Maximo !  

 

   Dernière chose, l’auto-promo honteuse à laquelle a procédé l’inénarrable Saratoga dans son article du 17 juin 2003 et intitulé « Roman à l’eau de bleu, merci la prez ! » [7], du roman fantastique (ne cherchez pas, c’est un genre littéraire, pas un qualificatif de qualité) de la cheftaine, relève du prodige ! « Adressons un clin d’œil amical et sororal à notre présidente Isabelle Alonso, dont le premier roman est paru en mai aux éditions (…) [8] ». Nous assistons ensuite à un véritable panégyrique, un tressage consciencieux de lauriers immérités, un tel déferlement d’admiration que je finis par me demander si Saratoga ne serait pas finalement le second visage bouffi d’orgueil et phallocentrique de Janus Alonso…  

 

   Par ailleurs, l’emploi du terme sororal (relatif à la sœur ou aux sœurs) n’est pas innocent. Il est de notoriété publique que dans le système universitaire anglo-saxon, particulièrement américain, existent des fraternities et des sororities (encore des sociétés secrètes…) dont les modalités de fonctionnement sont plus que sujettes à caution. Une amie californienne me confiait encore tout récemment que les sororities ont des modes de recrutement étroitement surveillés (la fameuse image de non-discrimination chère à l’Amérique bien-pensante [9])… bonnes intentions balayées par la pratique (les élèves noires, grunge, gothiques ou punks par exemple, sont refusées sur critère vestimentaire, de maquillage ou de bijoux, qui ne correspondraient pas en tout état de cause à l’obscur règlement de la high-ranking sorority). Le sort pratique des bonnes intentions de régulation visant à l’égalité, à la fraternité… à défaut de liberté dans un système libéral.   

 

   Vos intentions de Chiennes de garde étaient pures et légitimes, la forme de vos requêtes inacceptable. Comme le M.L.F., vous êtes mortes de votre insatiable soif de fond, laquelle comme tout débordement ou emportement, vous a fait oublier la nécessité de la rigueur du raisonnement et de sa tempérante transcription.  

 



[1] A mon grand désarroi, cette assertion, pour péremptoire qu’elle soit, n’en comporte pas moins une trace de vérité. Des inconnues en furent les victimes (les rumeurs insondables de « promotions canapé » en attestent malheureusement chaque jour), et aussi des célébrités, comme Florence Artaud, parisienne au sale caractère, surnommée à La Trinité « La pute des océans » par des compatriotes peu avenants : leue dour…  

 

[2] Manifeste et Halte à la violence sexiste, 8 mars 1999.  

 

[3] Manifeste du 19 février 2002.  

 

[4] Je fais allusion à cette personne par son pseudonyme parce que je connais pas son véritable nom. Je considère ses écrits comme parfaitement odieux, sexistes, et anti-féministes (si, si !). 

 

Le déferlement de haine sur l’écume duquel elle surfe vigoureusement en la direction d’Elisabeth Badinter ne saurait se justifier par quelque cause que ce soit (V. les articles « Pour un féminisme de la sexualité » et « Le vrai sens du mot victime » par cette personne sur le site http://www.chiennesdegarde.org), et va à l’encontre du louable but recherché, celui de l’égalité entre les hommes et les femmes, pour lequel je me suis personnellement toujours battu (et pour cause, je ne suis pas bricoleur ni jardinier ; je déteste aller faire les courses, particulièrement le samedi après-midi ; j’exècre regarder les matches de football en buvant des bières avec des supporters ventripotents en maillot cocardiers ; j’abhorre parler sans cesse de mon travail ou de voitures ; le vocabulaire ordurier à l’encontre des femmes ou des hommes m’insupporte prodigieusement ; en revanche je fais le ménage et la cuisine, repasse, m’adonne assidûment au sport plutôt que de le regarder à la télévision et aime ne pas avoir la peau sèche en appliquant une crème hydratante chaque matin… Dans ces conditions, sans égalité totale entre les sexes, je ne vois pas qui dans mon couple va réparer la prise électrique, refaire des joints ou que sais-je encore ?).  

 

En bref, pour Saratoga, je ne peux pas être un homme, n’étant ni tortionnaire de la femme évidemment victime, ni tenant d’une famille patriarcale dans laquelle la femme serait tour à tour aux fourneaux, violée et seule en charge di bambini… Sa conception de l’homme me stupéfie et terrifie : une fois encore, thème récurrent dans mon ouvrage, déduire le principe de la seule et donc parcellaire observation empirique n’a jamais fondé une vérité.  

 

[5] Bien que l’envie ne m’en manque pas, je n’aborderai pas au cours des présents développements le thème de la franc-maçonnerie, au mieux composée d’humanistes bêlants, au pire fraternité anti-républicaine dont les ramifications « d’entraide » entourent les hautes sphères libérales comme de tendres et amoureux tentacules. Toute société secrète, de surcroît pratiquant l’entrisme et nonobstant la peu fiable velléité actuelle de publicisation, va nécessairement à l’encontre de l’intérêt de l’Etat, de la République et donc de la Nation. Nous aurons l’occasion d’en reparler ces prochaines années.  

 

[6] Sobriquet plutôt que surnom donné par son propre peuple à Fidel Castro.  

 

[7] « Prez » ? Kezako ? chais pa si Saratoga é 1 abitué dé chats mé la è décon sévèr lol, :-))), é pi nan, +to L.  

 

Voilà en deux, oserai-je dire « mots », ce que l’on peut observer sur la toile actuellement. Allez ! dictée pour tout le monde, et plus vite que ça, bande de petits salopiauds !  

 

[8] Je ne vais tout de même pas citer le nom de l’éditeur libéral et âpre au gain ayant publié ce torchon facile jouant sur le ressort classique du monde inversé, et surtout en se contentant d’additionner avec plutôt moins que plus de bonheur les clichés traditionnels et manichéens de l’inégalité entre les sexes, d’ores et déjà développés par ailleurs dans les articles issus de cette association. En un mot, un livre à ne pas lire.  

 

[9] Un trait d’humour dans ce triste discours ne fera aucun mal : G.W. Bush s’est rendu début juillet 2003 en visite officielle au Sénégal, durant laquelle il a déclaré que l’esclavage, c’était terrible. Mieux vaut tard que jamais, pour quelqu’un qui a tout de même déclaré sérieusement : « I know that human beings and fish can coexist peacefully »…  

 

Enfin, le principe libéral est adaptable, incontestablement : pour le futur marché africain (il entre dans les intentions des Etats-Unis de mettre une totale main-mise sur le pétrole nigérian), il est capable de renier sa propre création (la traite des noirs pour la culture du coton dans les Etats du sud, avec la complicité très active d’autres libéraux moins embarrassés d’apparences, les marchands arabes). 

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