Les héros paraissent bien fatigués en ce début d’année… Ce ne sont probablement pas les gesticulations de l’ardent Nicolas Sarkozy (drôles) ni celles (moins drôles) de Barack Obama qui vont raviver la flamme, celle qui consomme plus que ne consume.

En effet, tous les analystes financiers et boursiers, dont le teint a pris quelques couleurs pâles depuis un an et demi – deux ans, prévoient une baisse de la consommation générale au profit de l’épargne sécurisée.

Bon… quelle que soit l’évolution de l’indice industriel, il n’en demeure pas moins que notre convention collective, dans son intitulé même, comporte les limites d’une telle analyse : la prédominance alimentaire… Même en temps de crise, on doit manger, mais bien évidemment plus mal, non que l’on soit moins riche, mais juste un peu plus timorés : alors allons-y à fond sur les premiers prix et les MDD ! Déstockez les produits de luxe (de type toute AOC dont le prix excède 3 euros, le saumon sauvage, les blinis, le Caviar Ter Petrossian en MDD et le Gevrey-Chambertin Reflets de France) et au contraire sur-stockez le sucre, l’huile, la farine et la vanilline de synthèse (même en temps de guerre, un bon gâteau au yaourt fait parfois toute la différence) !

Ensuite, en application du principe de précaution, interdisez l’entrée de vos magasins aux porteurs de barbe, de kippa, de burka ou de tout autre signe confessionnel ou ethnique, en dehors du seul type franc (grand dolichocéphale blond aux yeux clairs, mais mince contrairement aux suppôts US), ça vous garantit une bonne manif. : quel afflux clientèle inattendu ! Une véritable aubaine ! Permettez ce jour là, exceptionnellement, le stationnement de vos salariés sur les parkings handicapés (dont on se demande bien pourquoi ils en ont été privés depuis tant d’années à la vision effarée de leurs implication, efficacité, investissement personnel, goût de l’effort et du sacrifice pour le bien commun) et profitez-en pour inviter aux réjouissances l’inspecteur du travail, en lui présentant sur un plateau d’argent (que vous aurez préalablement acquis grâce aux 50 milliards de points de fidélité nécessaires, représentant en termes d’achats environ le PIB de l’Argentine avant la crise), les relevés d’horaires spontanément « contresignés » par vos salariés, vos affichages en déshérence surmontés de la vacuité universelle de vos registres. Dans la mêlée qui va s’ensuivre, bien évidemment, le feu prendra (la signalétique obligatoire étant absente, lors d’une discussion à bâtons rompus, le rabbin Netanyaou tentera d’allumer sa cigarette au mollah Omar et fera tomber son zippo G. Bush sur le fatras de cartons encombrant les voies et dégagements de votre réserve), et votre magasin sera détruit de fond en comble…

Simplement, vous l’aurez remarqué, le montant du stock est tout à fait différent de celui de l’année précédente (bien moins haut) et votre assureur vous couvre sur les pertes d’exploitation calculées sur l’année antérieure : quod erat demonstrandum, en période de crise ou de guerre, un bon sinistre garantit la pérennité de votre entreprise !

Enfin, pour conclure avant que d’aborder vos rubriques habituelles, nous adopterons la méthode chère à Saint Augustin, le syllogisme, pour vous démontrer la vérité vraie :

Un bon sinistre garantit la pérennité de votre entreprise,

Or votre service juridique et social est à la fois bon et sinistre,

Donc votre service juridique et social garantit la pérennité de votre entreprise.